Afrique centrale: Le challenge ‘Esprit Magoda’ fait fureur en RDC et défie la décence

Afriquinfos Editeur
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Danse Magoda de la RDC (Dr-Pepele News)

Kinshasa  (© 2025 Afriquinfos)- Lancé par les musiciens de l’artiste congolais Héritier Watanabe, depuis quelques jours, le challenge « Esprit Magoda » extirpé du single « Magoda », constitue la nouvelle coqueluche au sein de de la jeunesse kinoise.

Alors même que le single de l’artiste Héritier Watanabe créé spécialement pour le concert unique qu’il donnera le 1er août, à Abidjan, à l’occasion du 65e anniversaire de l’indépendance de la Côte d’Ivoire, n’est pas encore sorti, il est déjà devenu un phénomène sur les réseaux sociaux.

En attendant la sortie de la chanson prévue que pour le 4 juillet prochain, les musiciens et les danseuses d’Héritier Watanabe ont lancé ce challenge (comme le font la plupart des artistes africains depuis l’apparition des réseaux sociaux),  afin de promouvoir le titre « Magoda », qui signifie littéralement « rapport sexuel en levrette« , dans un patois kinois. Certains observateurs jugent déjà cette chanson comme potentiellement obscène.

Par ailleurs, l’extrait de la chanson qui fait l’objet du challenge dit en lingala : ‘’Alobaka akeyi naye veillée de prière. Djoka akendaka naye veillée ya Magoda.’’ [Le lingala utilisé ici est francisé et ne correspond pas à l’orthographe exacte du point de vue linguistique, NDLR]. Ce qui pourrait se traduire par ‘’elle prétend qu’elle assiste aux veillées de prière de son église, alors qu’en réalité elle participe à la veillée Magoda’’.

D’après le congolais Mugisho Boshomba, responsable de la rubrique culture de la radio et du site d’information en ligne Ouragan.cd, la traduction au féminin de cet extrait de la chanson, tient surtout au fait que ce sont davantage les femmes qui participent aux veillées de prière. Le présupposé étant que toute femme qui participe à une veillée, pourrait être en réalité ‘’une prostituée’’, écrit TV5 Monde.

Une ouverture à l’obscénité

Le challenge lancé par l’équipe d’Héritier Watanabe est devenu viral. Les danses popularisées sont en effet très suggestives, et beaucoup de celles et ceux qui les imitent, en particulier dans la rue, poussent le trait jusqu’aux limites de la décence, voire de l’obscénité.

Selon Mugisho Bashomba, ce ne sont pas seulement les danses qui sont obscènes, les paroles de l’extrait rendu public le sont tout autant. Et c’est sans doute cette dimension qui rajoute à la popularité du challenge.

Le cas de Magoda rappelle la chanson « Misu kaka likolo na cadre ya sentiment », de l’artiste congolais Zik Seigne, sortie en 2024. Idem pour « Diki diki » de Petit Fally, parue en septembre de la même année. Dans cette dernière chanson, Petit Fally explique que le premier président du Congo indépendant Patrice Emery Lumumba est mort non pas pour une cause juste, l’indépendance du Congo, mais le plaisir sexuel.

Dernier exemple en date, « Dégage » de Rebo Tchulo et Samarino. Un extrait de leur clip devenu viral avait été jugé contraire aux bonnes mœurs, entraînant la convocation de l’artiste devant le le Conseil supérieur de l’audiovisuel et de la communication (CSAC), le 8 mais 2025.

Alors que plusieurs spéculent à l’heure actuelle sur les risques de censure de la chanson par le CSAC,  selon David Monsoh, le producteur d’Héritier Watanabe : ‘’Seule la danse qui accompagne le challenge lancé par les musiciens d’Haritier Watanabe pourrait être considérée comme obscène. Mais en aucun cas la chanson en elle-même’’.  Il n’y a donc aucun risque de censure !

Né le 29 août 1982, à Kinshasa, Héritier Bondongo Kabeya Watanabe, s’est fait connaître d’abord comme membre du célèbre orchestre Wenge Musica Maison Mère, dirigé alors par le grand artiste congolais Werrason. Son groupe a été fondé en 1997 avec ses complices Didier Masela et Adolphe Dominguez.

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