Carburants : plus de 700 milliards FCFA de subventions des prix en trois ans au Cameroun (administration)

Afriquinfos Editeur
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« En 2008, une tonne métrique de super valait 871,21 dollars. En 2009, ça a baissé à 547,15 dollars pour remonter fortement en 2010 à 726 dollars et exploser en 2011 à 975,93 dollars, alors que les prix intérieurs sont restés figés », a-t-il observé lors d'une conférence lundi en marge du 4e Salon international de l'entreprise de Yaoundé (Promote 2011) tenu du 3 au 11 décembre.

« Vous avez exactement les mêmes paramètres en ce qui concerne le pétrole. Même sur le plan international, le pétrole, qui coûte moins cher ici, vaut plus. En 2008, quand le super était à 871, le pétrole était déjà à 1026 dollars la tonne métrique. Ça a fortement baissé en 2009 pour remonter en 2010 et monter un peu plus en 2011 à 990,47. Pour le gasoil, c'est la même chose », a-t- il ajouté.

Pour l'essence super en particulier, le prix du litre à la pompe est de 569 francs CFA (1,138 USD), un prix bas comparativement par exemple à celui de 790 francs (1,58 USD) en Côte d'Ivoire et en Zambie, 746 francs (1,492 USD) au Sénégal, 875 francs (1,75 USD) au Cap Vert, 765 francs (1,53 USD) en Afrique du Sud, 603 francs ( 1,206 USD) au Congo-Brazzaville, 608 francs (1,216 USD) en République démocratique du Congo (RDC), 680 francs (1,36 USD) au Burundi, a relevé Boniface Ze.

 « Depuis les émeutes de 2008 ce qu'on a appelées les émeutes de la faim, on a baissé les prix. Ce sont ces prix qui ont cours jusqu'à présent », a-t-il expliqué, précisant que la subvention de plus en plus élevée des pouvoirs publics pour soutenir ces prix est de moins en moins tenable sur le plan budgétaire. D'où l'intention d'une révision à la hausse pour pouvoir alléger la pression du marché international du pétrole avec les cours en hausse continue sur le marché interne.

Les quelque 700 milliards de francs CFA de subventions déclarés ne tiennent pas compte de l'année 2011 qui, à elle seule, va aspirer 315 milliards (630 millions USD), a révélé en outre le directeur technique de la Caisse de stabilisation des prix des hydrocarbures. Avec 80.000 barils par jour, de sources officielles, le Cameroun produit du pétrole brut lourd qui, faute d'installations de transformation adéquates, est commercialisé sur le marché international. C'est pourtant un produit réputé de très bonne qualité.

Pour la consommation locale estimée à un million de tonnes l'an, la Société nationale de raffinage (SONARA) importe pour plus de 90% de sa matière première, contre moins de 10% du brut camerounais acheté auprès de la Société nationale des hydrocarbures (SNH), du brut léger provenant principalement du Nigeria et de la Guinée équatoriale.

D'une capacité de production annuelle de 2,1 millions de tonnes, la SONARA, qui devrait fournir le marché à hauteur de 80% de la consommation nationale, exporte plutôt près de 50% de sa production vers les Etats-Unis, la France, les pays de la côte ouest-africaine et le marché régional de la Communauté économique et monétaire de l'Afrique centrale (CEMAC), d'après la CSPH. Les importations représentent 20% de cette consommation.