Sida : le défi reste immense pour le Burundi

Afriquinfos Editeur
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Rappelant le thème pour la Journée sur la lutte contre le sida de 2011, "Aucun enfant ne doit plus naître avec le VIH/sida", Mme Gapiya a affirmé que le chemin reste encore long, si des progrès ont été enregistrés.

Au Burundi, on relève des gens sous les traitements antirétroviraux (ARV) aujourd'hui, alors qu'il y a 15 ans, "on n’aurait jamais pensé à cela", a-t-elle souligné, précisant que l'on dénombre plus de 25.100 personnes sous traitement ARV dans le pays.

Le Burundi, a-t-elle dit, ne souffre pas aujourd' hui de rupture de stocks en ce qui concerne

l'approvisionnement des médicaments antisida et des réactifs pour le dépistage de l' infection VIH.

Néanmoins, on recense 68.309 personnes "qui sont en attente de prendre les traitements", a déploré la présidente de l' ANSS. "C' est pourquoi je dis, certes il y a des avancées visibles, mais il y a encore beaucoup à faire".

Selon Mme Gapiya, les efforts dans la lutte contre le VIH au Burundi sont matérialisés par le fait que les ARV sont disponibles dans les stocks locaux et fournis gratuitement aux malades.

Au Burundi, a-t-elle ajouté, seulement à 29,9% des femmes ont pu suivre le programme "transmission mère-enfant".

On est en situation de cercle vicieux au Burundi, a fait remarquer Mme Gapiya. On parle de "zéro décès, zéro nouvelle infection" alors que l' on fait encore face à des bébés infectés, cela montre que les défis sont encore immenses au pays, a-t-elle souligné.

Elle a émis le voeu que les hautes autorités républicaines soient conscientes de la dimension de l' enjeu en question et qu' elles soient à pied d' oeuvre pour mettre tous les moyens adéquats en place.

D'après Mme Gapiya, au cours des dernières années, "on enregistre en moyenne 5.000 décès par an" au sein de la seule ANSS.

A la question de savoir l' annonce du retrait de la Banque Mondiale dans l' appui au secteur sida au Burundi au début de cette année, Mme Gapiya a délcaré que l'on n' en est pas encore à l' étape du chaos, en plaidant pour une relève de la part du gouvernement.

Avec la crise financière planétaire, a dit Mme Gapiya, on parvient difficilement à la mobilisation des financements extérieurs en général et des ressources pour le sida en particulier.

Certes, a-t-elle conclu, les Burundais ont vivement besoin de la solidarité internationale pour pouvoir "gagner la guerre" contre la pandémie du sida, mais il faut avant tout une volonté politique concrétisée par la mise sur pied d' un fonds national pour soutenir le programme de la lutte contre le sida, conformément aux accords d' Abuja qui recommandent à tout gouvernement de consacrer au moins 15% de son budget annuel au secteur de la santé.