Tunisie: Les groupes parlementaires présentent leurs projets de constitution

Afriquinfos Editeur
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Les différents blocs parlementaires ont évoqué lors de cette séance plusieurs éléments que pourraient comporter la nouvelle constitution notamment le régime politique de l'Etat, sa relation avec la religion, les valeurs islamiques et universelles, ainsi que des aspects liés à l'appartenance, l'identité et la citoyenneté.

Les députés ont également évoqués le principe d'équité ainsi que les droits et les devoirs des citoyens qui doivent être, selon eux, constitutionnalisés.

Majoritaire à l'Assemblée, le Mouvement Ennahdha (Renaissance) s'est exprimé en faveur de la Charia islamique (procédure pour respecter la loi de Dieu) en tant que "principale source de législation", a déclaré le président du groupe parlementaire d'Ennahdha M. Sahbi Atig.

Selon M. Atig, les autres "grandes lignes" du projet d'Ennahdha de la nouvelle constitution sont "le respect des droits de l'Homme et la garantie des droits économiques, sociaux et politiques".

Bien que la proposition de faire de la "Charia" la principale source de la législation en Tunisie ait été appuyée par le groupe d'Al Aridha Achaabia (Pétition populaire), elle a été contrée par plusieurs blocs parlementaires même celui du Forum démocratique pour le Travail et les Libertés (FDTL), membre de la coalition tripartite majoritaire à l'Assemblée aux côtés d'Ennahdha et du Congrès pour la République (CPR).

Le projet de Constitution proposé par le FDTL a révélé l'importance de mettre en place un régime républicain et démocratique "qui n'a aucune relation avec les autres républiques dites islamiques", a déclaré à la presse M. Mouldi Riahi, président du groupe FDTL.

Pour le groupe parlementaire du CPR, il insiste comme l'a affirmé son président M. Abderraouf Ayadi que les droits de l'Homme en tant que "référence essentielle" d'autant que ce groupe propose pour la Tunisie un régime politique semi-présidentiel.

Du côté de l'opposition, le groupe Démocratique voit que la nouvelle constitution tunisienne devra comprendre notamment " l'indépendance de la magistrature et l'ajout des termes égalité et dignité à la monnaie nationale tunisienne", a souligné M. Fadhel Moussa, président de ce groupe parlementaire qui est pour le même régime politique que celui proposé par le groupe du CPR.

Le projet de constitution présenté par le groupe parlementaire du Mouvement Ennahdha a fait l'objet d'un désaccord instantané au sein de l'Assemblée à cause de la question liée à la "Charia" islamique en tant que principale source de législation. Toutefois, "la Charia en tant qu'effort d'interprétation humaine extrapolable, ne peut pas être une source principale pour l'écriture de la constitution tunisienne", a déclaré lundi Dr Mustapha Ben Jaafar, président de la Constituante lors d'une réunion avec des parlementaires européens.