Selon M. Benkirane, l'accent devait essentiellement être mis sur le nombre de portefeuilles ministériels, les candidats proposés pour devenir membres du futur exécutif et la présidence de la Chambre des représentants (1ère Chambre du parlement marocain).
"La formation d'un gouvernement restreint avec 20 ministères et secrétariats d'Etat avait été débattue au sein du Parti, dans un souci d'efficacité et de réduction des charges financières", a rappelé M. Benkirane, lors d'une rencontre avec la presse nationale et étrangère.
Toutefois, "la réalité des choses, l'évaluation des moyens disponibles et le souci de former un cabinet efficient nous ont amenés à opter pour un gouvernement de 25 à 30 portefeuilles", a relevé M. Benkirane, également secrétaire général du du Parti Justice et Développement (PJD, parti islamique modéré).
"Le plus important durant cette phase cruciale de l'histoire du pays, a-t-il signalé, demeure la formation d'un gouvernement fort et homogène regroupant des membres reconnus pour leurs honnêteté, compétence et expérience".
Le PJD et les trois partis ayant décidé de participer au prochain cabinet disposent d'une majorité confortable leur permettant de mettre en œuvre leurs programmes, selon une approche commune.
Le PJD, venu en tête des élections du 25 novembre avec 107 sièges, est parvenu, à la faveur de consultations menées avec ses alliés, à s'assurer une majorité numérique de 217 sièges sur les 395 que comprend la Chambre des représentants, si l'on compte les sièges du PI (60), du PPS (18) et du MP (32), soit 55% des sièges de la première Chambre.
L'Alliance du centre qui regroupe les partis du Mouvement démocratique et social, d'Al Ahd Addimocrati et du Renouveau et Equité, soutient également le gouvernement devant être formé par M. Benkirane.
Un communiqué de l'Alliance a indiqué que ces partis se sont engagés à soutenir les efforts du chef du gouvernement désigné en vue de la formation du prochain Exécutif, et d'œuvrer à la concrétisation des aspirations du peuple marocain au changement.
En plus de ces trois formations, le parti de l'action a aussi manifesté son intention de soutenir le gouvernement dirigé par le PJD. Ainsi, le nombre des députés sur lesquels l'équipe de M. Benkirane pourra compter atteint 224, ce qui représente 57% du nombre des sièges du parlement.
Un sondage d'opinion réalisé pour le compte de l'hebdomadaire francophone marocain "Actuel" par l'institut LMS-CSA révèle que 82% des Marocains font confiance au nouveau chef du gouvernement.
Ce sondage démontre par la même occasion le côté conservateur des marocains questionnés, dont 77% estiment qu'il faut interdire la vente d'alcool, 57% sont pour l'annulation des festivals et 68% pensent qu'il faut adopter une nouvelle politique culturelle conforme aux préceptes de l'Islam. Pour 71% des marocains sondés, le salaire minimum devrait être porté à 3000 dirhams, 59% demandent une baisse des impôts sur les sociétés afin d'inciter à la création d'emplois, et 46% recommandent la création d'un fond d'indemnisation du chômage. L'avortement obtient 49% de pour alors que 32% s'y opposent catégoriquement.
