Etat le plus industrialisé en Afrique/Allégations de blanchiment d’argent: Ramaphosa se débat

Afriquinfos Editeur
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Cape-Town  (© 2022 Afriquinfos)- Le président sud-africain Cyril Ramaphosa a nié toutes les allégations selon lesquelles il aurait couvert le cambriolage de sa ferme animalière de Phala Phala dans le Limpopo. Ce hold-up, qui aurait révélé 4 millions de dollars d’argent liquide non-déclaré planqué dans les meubles, a alimenté les allégations de corruption qui pèsent sur le gouvernement sud-africain.

Alors qu’il était  devant le Parlement sur la coopération présumée entre le gouvernement et les gangs criminels, le chef d’état s’est insurgé contre ces déclarations : »Une allégation a également été faite selon laquelle certains des criminels et des barons de la drogue travaillent pour le gouvernement, ce que je nie complètement, et qu’ils travaillent pour le ministre et moi-même. Ces allégations sont scandaleuses et nous les réfutons totalement, car elles sont totalement fausses. Le ministre est celui qui, avec les agents de police, travaille contre les criminels et les criminels ne travaillent pas pour le gouvernement. Soyons clairs sur ce point.  »

Le Parlement sud-africain a nommé un groupe indépendant chargé de déterminer si Cyril Ramaphosa devait faire l’objet d’une procédure de destitution en raison de la dissimulation présumée du cambriolage de sa ferme. Le président sud-africain a affirmé que l’argent représentait le produit de la vente de gibier.

« En ce qui concerne les comptes à rendre au Parlement, j’ai dit que je suis prêt, préparé et capable de me soumettre à toutes sortes d’enquêtes, ainsi que des investigations et des procédures qui se déroulent ici au Parlement. » a déclaré le président de l’Afrique du Sud, Cyril Ramaphosa.

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Le groupe nommé par le parlement est composé de l’ex-juge en chef Sandile Ngcobo, d’un ancien juge éminent de la Haute Cour et d’un professeur d’université.

Les règles du Parlement sur la révocation d’un Président de la République seront ainsi testées pour la première fois, alors que l’institution législative s’engage dans un processus visant à déterminer si une motion visant à destituer Ramaphosa est justifiée. Mais la destitution d’un président nécessite un vote à la majorité des deux tiers à l’Assemblée nationale. Le parti de M. Ramaphosa, le Congrès national africain (ANC), dispose toutefois de plus de deux tiers des sièges.

Les nouvelles règles donnant effet à la révocation du Président en vertu de l’article 89 de la Constitution ont été adoptées en novembre 2018 après que la Cour constitutionnelle a statué en 2017 que l’Assemblée nationale devait mettre en place des procédures pour donner effet à cet article de la Loi suprême.

L’article de la Constitution prévoit que l’Assemblée nationale peut révoquer un Président en raison d’une violation grave de la constitution ou de la loi, d’une faute grave ou d’une incapacité à exercer ses fonctions. Auparavant, ces motions étaient soumises à débat à la Chambre et n’étaient pas traitées différemment de la motion de censure prévue à l’article 102 de la Constitution.

Cette situation fait suite à une plainte déposée par l’ancien chef du renseignement sud-africain Arthur Fraser,  selon laquelle des cambrioleurs s’étaient introduits en février 2020 dans une propriété privée du chef d’État, où ils ont volé des millions de dollars en espèces. La plainte accuse M. Ramaphosa d’avoir dissimulé le cambriolage à la police et l’argent au fisc, d’avoir organisé l’enlèvement et l’interrogatoire des voleurs, puis de les avoir soudoyés pour qu’ils gardent le silence.

V.A.