Bisbille Allemagne-Namibie autour du génocide des Hereros et Namas : Enfin, une entente diplomatique

Afriquinfos Editeur
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Windhoek (© 2021 Afriquinfos)- Après des décennies de tiraillements et de d’âpres négociations, un document reconnaissant la responsabilité de l’armée du second empire allemand dans le génocide il y a 105 ans contre les populations de l’Afrique australe, a été établi le 15 mai 2021. Il a été dûment signé par des représentants de l’Allemagne et de la Namibie. Le Président de la République fédérale d’Allemagne annonce un déplacement à Windhoek pour présenter des excuses officielles.

Entre 1904 et 1908, quelque 60.000 Hereros et 10.000 Namas ont été pendus ou fusillés par l’armée coloniale allemande en Afrique Australe. Il aura fallu attendre 105 ans pour que Berlin reconnaisse sa responsabilité dans ce génocide. Le samedi 15 mai dernier à Berlin, un ­document qui établit les responsabilités de la puissance coloniale d’antan a été paraphé par le représentant allemand, Ruprecht Polenz (CDU), et son homologue namibien, le diplomate ­Zedekia Ngavirue. Le texte a été transmis aux différentes instances et assemblées des deux pays pour une ratification en bonne et due forme.

Cette signature marque une nouvelle étape dans les relations entre les deux pays. En 2018 déjà, l’Allemagne avait restitué à la Namibie 300 crânes de Hereros et de Namas qui avaient été exposés au cœur de Berlin dans la fameuse «Ile des musées».

En reconnaissant juridiquement sa responsabilité, Berlin va s’engager à verser des réparations à la Namibie et aux descendants des Hereros et des Namas exterminés. Cette question était au cœur des négociations qui ont duré ces dix dernières années. Si aucun chiffre n’a filtré samedi dernier à Berlin, on parlerait de programmes de développement d’une valeur de plusieurs centaines de millions d’euros qui comprendraient notamment l’ensemble de l’élargissement et de la modernisation des réseaux d’eau courante.

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Des représentants directs des communautés Hereros et Namas qui jusque-là émettent des réserves sur le fait que leurs intérêts soient représentés par les autorités de Windhoek, estiment que l’on est encore loin du compte. Mais, ils ont sûrement bien accueilli, la signature du texte reconnaissant la responsabilité de l’ancienne puissance coloniale dans l’extermination de leurs ancêtres. Ces derniers pourront désormais, un tant soit peu, reposer en paix.

Boniface T.