Les partisans de l'ancien président Marc Ravalomanana ont lancé une forte mobilisation à la population malgache de faire venir en masse samedi pour l'accueillir à l'aéroport d'Ivato.
"Ravalomanana sera venu pour apporter de la paix, le retour de la reconnaissance internationale et le développement", stipule la publicité lancée dans la presse par les partisans de Ravalomanana.
Pourtant, l'Association des victimes du 7 février, qui est contre l'ex-président en exil en Afrique du sud, prévoit également une forte mobilisation pour empêcher l'ancien président retourner librement dans le pays.
Du côté des forces de l'ordre, le chef de l'Etat-major mixte opérationnel régional (EMMO/Rég) d'Antananarivo, le général Richard Ravalomanana, a affirmé que l'ancien président sera arrêté dès son débarquement à Ivato et des consignes ont été donnés aux forces de l'ordre de mettre la main sur Marc Ravalomanana étant donné le mandat d'arrêt à sa personne est toujours valide.
"Ce n'est pas la première fois qu'on a entendu la venue de l'ancien président. On l'a entendu depuis 2009. Maintenant, nous sommes en 2012. Est-ce un vent qui soufflera la déstabilisation, un nouveau carnage ou la paix. Personnellement, je préviens que si cela provoquera une nouvelle déstabilisation de la vie quotidienne des Malgaches, je n'accepterai pas", a exprimé le président de la HAT, Andry Rajoelina.
Le vice-président du Congrès de la Transition, Andriatsizehena Benja Urbain, le retour de Ravalomanana n'apportera pas l'apaisement.
D'un côté, les partisans de Ravalomanana s'appuient sur l'article 20 de la feuille de route de sortie de crise signée par les politiciens malgaches le 17 septembre dernier. Cet article 20 de la feuille de route préconise le retour au pays sans conditions des exilés politiques dont Ravalomanana y compris, avant la tenue des diverses élections.
D'autre côté des partisans du président de la Haute autorité de la transition (HAT), Andry Rajoelina, qui est le principal adversaire de Ravalomanana, s'appuient sur la note explicative de cette feuille de route, qui précise que l'article 20 de la feuille de route n'efface pas la condamnation de la justice envers les exilés politiques.
Il faut noter que Marc Ravalomanana a été condamné en août 2010 par contumace par le tribunal d'Antananarivo aux travaux forcés à perpétuité pour la mort d'une trentaine de manifestants en février 2009.
Ravalomanana, 63 ans, s'est exilé en Afrique du sud en mars 2009, après la prise de pouvoir d'Andry Rajoelina, en tant que président de la HAT. A cause des impasses entre les deux personnalités, Marc Ravalomanana a démissionné le 17 mars 2009 et a remis ses pouvoirs à un directoire militaire qui les a donnés à Rajoelina quelques heures après.
Actuellement, la transition est dirigée conjointement par des partisans de Rajoelina, de Ravalomanana, et de l'ancien président Albert Zafy, mais la difficulté de la cohabitation se voit en apparence.