Les enseignants chercheurs menacent de suspendre toutes les activités pédagogiques à l'université, tant que leurs indemnités de recherches et de risques ne seront pas incluses dans leurs soldes, a dit la présidente du SECES d' Antananarivo, Fidèle Raharimalala.
Après avoir suspendu leurs revendications pendant quelques mois, les enseignants chercheurs ont repris leurs grèves depuis trois semaines pour revendiquer le paiement de leurs deux indemnités mensuelles, dont la première s'élève à 800.000 Ariary et la deuxième est de 300.000 Ariary (un dollar vaut environ 2.000 Ariary), mais aucun pourparler n’a été engagé avec le ministère de l’Enseignement Supérieur.
Ces indemnités devraient être payées dès ce mois de janvier mais l'Etat n'a pas respecté son engagement, a expliqué la présidente du SECES.
Par ailleurs, un membre du syndicat s'inquiète que quelquefois leurs revendications soient tombées dans l'eau pour des raisons qu'il ne comprend pas. Ce membre soupçonne quelques dirigeants de son syndicat d avoir reçu de l'argent pour laisser tomber leurs revendications. "Nous continuons notre grève malgré tout, tant que nos revendications ne soient pas satisfaites", a-t-il martelé.
Pourtant, un haut fonctionnaire du ministère de l'Enseignement supérieur, sous couvert d'anonymat, a indiqué à Xinhua, que c'est une question d'argent. "La transition n'a pas suffisamment d'argents pour satisfaire les demandes des enseignants chercheurs, qui semblent profiter cette période transitoire pour tout demander".
"Le SECES revendique beaucoup de choses, mais seulement pour le budget alloué au fonctionnement des universités, l'Etat a débloqué 36 milliards d'Ariary par mois pendant l'année scolaire 2010-2011. Quelque fois l'Etat donne un budget pour un trimestre mais les procédures de déblocage s'avèrent difficiles pour les ministères concernés", a expliqué le fonctionnaire.
Le fonctionnaire a également dévoilé que les enseignants chercheurs sont parmi les gâtés du régime de transition. "Quelque fois, ils gagnent silencieusement leurs indemnités de recherches et autres indemnités pour éviter les autres corps de l'Etat faire les mêmes revendications. Ces argents payés sont mentionnés ultérieurement dans leur solde. Pourtant les autres corps n'ont pas d'opportunités comme eux ".
Le conflit entre le ministère et le SECES n'est pas une nouveauté pour Madagascar, depuis 2010, tantôt les deux protagonistes boudent dans leurs camps respectifs, tantôt ils trouvent des solutions, qui ne sont pas pour longtemps. Mais, les trois ministres successifs pendant ce régime de transition sont tous des membres de ce syndicat.
Selon les statistiques du SECES, environ 1.200 enseignants chercheurs assurent les activités pédagogiques dans les six universités reparties dans les six provinces de la grande île.