Ces personnes ont été incarcérées en 2009 suite à l’affaire bombe artisanale contre la station de télévision Viva, propriété de l’actuel président de la Haute Autorité de la Transition (HAT), Andry Rajoelina. Cinq autres personnes concernées dans cette affaire croupissent encore en prison.
Midi Madagasikara, un journal de l’opposition, rapporte que 44 détenus politiques restent encore en prison actuellement.
Lors d’un conseil des ministres du 6 décembre dernier, la libération des détenus politiques a chauffé le débat entre les ministres supportant le président de la HAT, et ceux issus de l’opposition.
La ministre de la Justice, Razanamahasoa Christine, qui supporte le président de la HAT, a souligné que la feuille de route de sortie de crise, signée par les politiciens le 17 septembre dernier pour la sortie de crise politique dans le pays, n' a pas encore force de loi ni force exécutoire.
Sur les officiers mutins emprisonnés pour conflits militaires en mai 2010 et pour tentative de coup d’Etat en novembre 2010, la ministre de la Justice a indiqué que " les militaires ne font pas de la politique".
Christine Razanamahasoa a argumenté que Madagascar n’a pas actuellement de détenus politiques
" dans le sens stricte du terme", mais des "politiciens qui se sont adonnés à des actes lors de manifestations politiques ou des politiciens qui ont commis des délits de droit commun".
La ministre a dit que la Feuille de route, qui prévoit la libération des détenus politiques, serait incessamment remise au Parlement de la Transition pour adoption.
Pourtant, les ministres issus de l’opposition ont noté qu’en 2009, quand le président de la HAT a voulu libérer les prisonniers politiques de son prédécesseur Marc Ravalomanana, il l' a fait par voie d' ordonnance.
Par ailleurs, certains ministres de l’opposition ont demandé d’intégrer l’apaisement politique et social dans l' ordre du jour du prochain conseil du gouvernement.
Il faut noter que la libération des détenus politiques ainsi que le retour à Madagascar des exilés politiques sont recommandés par la feuille de route.
Madagascar est coincée dans une crise politique depuis décembre 2008 suite à un conflit entre le président de l’époque Marc Ravalomanana et Andry Rajoelina, qui était alors le maire d’Antananarivo. M. Ravalomanana a démissionné le 17 mars 2009 à cause des manifestations conduites par M. Rajoelina. Ce dernier a pris le pouvoir le 21 mars 2009 tandis que son prédécesseur s’est exilé en Afrique du sud au lendemain de sa démission.