Pretoria (© 2025 Afriquinfos)- L’ancien dirigeant de la République démocratique du Congo (RDC), Joseph Kabila, a dans la tribune d’un journal sud-africain, le Sunday Times, déclaré ce dimanche 23 février, que la mauvaise gouvernance de son successeur, le président Félix Tshisekedi, n’était pas pour rien dans le conflit qui sévit dans l’est du pays.
Les troubles ne peuvent être uniquement imputés aux avancées du mouvement armé M23, soutenu par le Rwanda, ou aux tensions entre Kinshasa et Kigali, a écrit M. Kabila dans une tribune parue dans le journal sud-africain Sunday Times.
Pour l’ancien président Joseph Kabila, la solution pour mettre fin au conflit dans l’est de la RDC n’est pas militaire. Ni l’envoi de troupes ou d’équipements supplémentaires en soutien à l’armée congolaise ne pourront résoudre la crise.
Pour Joseph Kabila, les racines de la crise sont à la fois « politiques, sociales et institutionnelles ». Une crise qui trouve son origine dans la rupture du processus politique en 2021, quand le clan Kabila s’est vu exclu des instances de pouvoir par l’actuel président Félix Tshisekedi.
Les combattants du M23 ont rapidement progressé au cours des dernières semaines et contrôlent désormais de larges pans de la partie orientale de la RDC, riche en ressources naturelles, et l’on craint que le conflit ne s’étende au-delà de ses frontières.
Depuis l’arrivée au pouvoir de M. Tshisekedi en 2019, la situation en RDC s’est détériorée au point d’être « proche de l’implosion« , écrit M. Kabila.
L’élection de décembre 2023 qui a donné un second mandat à M. Tshisekedi à la suite d’une victoire écrasante était un « simulacre », a-t-il ajouté, accusant le gouvernement de museler l’opposition et le chef de l’Etat de devenir le « maître absolu du pays ».
« L’intimidation, les arrestations arbitraires, les exécutions sommaires et extrajudiciaires, ainsi que l’exil forcé d’hommes politiques, de journalistes et de leaders d’opinion, y compris des chefs religieux, figurent parmi les principales caractéristiques de la gouvernance de M. Tshisekedi« , a-t-il écrit.
« Les innombrables violations de la Constitution et des droits de l’homme, ainsi que les massacres répétés de la population par la police et les forces militaires de Tshisekedi ne cesseront pas après l’aboutissement des négociations entre la RDC et le Rwanda ou la défaite militaire du M23« , a estimé M. Kabila.
Si l’on ne s’attaque pas à cet aspect des troubles en se concentrant uniquement sur le M23, les troubles politiques et les conflits armés, voire la guerre civile, se poursuivront, a-t-il ajouté.
Le M23, qui affirme lutter pour protéger les droits de la minorité tutsi de RDC, a repris les combats en 2021, deux ans après l’arrivée au pouvoir de M. Tshisekedi.
Les relations entre le chef de l’État et son successeur sont tendues. Le 13 février, à Munich en Allemagne, une fois de plus, Félix Tshisekedi a accusé Joseph Kabila d’être derrière l’opposition armée, ce que les proches de ce dernier ont toujours nié.
Avec cette tribune, l’ancien chef de l’État signe son retour sur la scène politique avec des revendications, explique un proche. Revendications que ne sont pas encore clairement explicites.
V.A.