Affaire Khalid Skah : La fille accuse le père

Afriquinfos Editeur
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L’affaire est encore en suspens alors que Khalid Skah est toujours arrêté à Paris, sous le coup d’un ordre d’arrêt international émis par la Norvège suite aux plaintes de son ex-épouse. Cette histoire de famille a eu un écho retentissant dans les médias, et c’est pourquoi la première intéressée du conflit, Selma, a tenu à mettre les choses au clair une bonne fois pour toute en écrivant une lettre publique donnant sa version des faits.

Khalid Skah, qui se bat depuis quatre ans maintenant pour récupérer la garde de ses enfants qu’il dit kidnappés par son ex-épouse, clame que sa fille et son fils ont été manipulés par leur mère et par le gouvernement norvégien.

 

Lettre intégrale de Selma Skah Hobscot :

En réaction aux dernières publications dans les médias, moi, la fille de Khalid Skah et Anne Cecilie Hopstock, souhaite faire une déclaration.
En effet, Khalid Skah s’est adressé à la presse après avoir été interpellé à Paris, mais ses déclarations montrent une réalité bien différente de la mienne.

Mon père a déclaré aux médias qu’il aimait ses enfants. Le même homme a maintes fois essayé de nous tuer mon frère et moi, nous a torturé et a abusé de nous durant les trois années que nous avons passées avec lui au Maroc. Un exemple: Le 1er Novembre 2008, j’ai été exposé à une violence sévère et extrême. Je me suis retrouvée inconsciente. J’ai été frappé de plein fouet à la tête avec des objets divers, et j’ai reçu des coups de pieds tandis que j’étais allongée sur le sol. Il m’a craché dessus et une grande quantité de cheveux avait été arraché de ma tête. Quand je me suis réveillée, un médecin que mon père connaissait était là. Il m’a aidé à me relever, m’a lavé le visage et m’a donné des calmants. Voilà à peu près toute l’aide que j’ai reçue.

Notre père contrôlait nos vies et tout ce qui nous entourait. Nous n’avions pas le droit de contacter notre mère, à moins que ce soit pour demander de l’argent au téléphone en la menaçant.
Durant de longues périodes, mon frère et moi avons été tenus à l’écart de notre école, sans avoir le droit de voir nos amis ou notre famille.

La première fois que nous avons tenté d’échapper à notre père était en Mars 2009. Nous sommes étions enfuis d’une ferme au sud du Rabat, près du village de Skhirat. Nous avons contacté le numéro d’urgence de l’ambassade de Norvège à Rabat. Comme il était important pour l’ambassade de Norvège de suivre la loi marocaine, ils nous ont emmené au poste de police le plus proche, où nous fûmes interrogés pendant plusieurs heures. Nous avions porté plainte contre notre père pour la violence et les menaces mais malgré cela, un juge local décida que nous devrions revenir à notre père …

La nuit du 19 Juin 2009, mon frère et moi avons de nouveau réussi à nous échapper de l’appartement de la nouvelle femme de mon père, où nous étions restés emprisonnés pendant plusieurs jours.
Nous avons réussi à obtenir les clés de l’appartement et sommes sortis.
Nous avons contacté notre mère à travers un centre de téléphone cellulaire emprunté.

Je pense que notre père doit maintenant assumer la responsabilité de ses actes et leurs conséquences. Que ce soit au Maroc, en France ou en Norvège.

Cordialement
Selma Hopstock Skah