Affaire Boko-Homeky: Regards tournés vers la prochaine audience de la CRIET après l’inculpation formelle des prévenus

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Olivier Boko et Oswald Homéky inculpés et mis en détention

Cotonou (© 2024 Afriquinfos)-  A l’issue de leurs auditions ce mardi 1er octobre 2024, Olivier Boko, (homme d’affaires et ami de longue date de P. Talon), et Oswald Homeky (ancien ministre des Sports) ont été placés sous mandat de dépôt ce mercredi 2 octobre, sur décision de la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET).

L’audience devant la chambre des libertés et de la détention de la CRIET a été longue ce mardi 1er octobre. Une dizaine d’avocats ont assisté les mis en cause: deux assuraient la défense de l’ex-ministre des Sports Oswald Homeky, cinq celle d’Olivier Boko.

La sentence est tombée tard dans la soirée du mardi [1er octobre], comme un véritable coup de massue. Celle de placer sous mandat de dépôt, donc d’envoyer en prison, en attendant leur procès, l’homme d’affaires et l’ancien ministre des Sports, au même titre que le troisième inculpé dont l’identité n’est pas encore connue du grand public.

Les deux hommes « ont été tous les deux placés sous mandat de dépôt« , a expliqué à l’AFP Ayodélé Ahounou, l’un de leurs avocats, joint par téléphone mardi soir. « Ils vont être envoyés à la prison de Cotonou« , a-t-il précisé, dans l’attente de leur procès.

Après les avoir longuement écoutés, Mario Métonou, le procureur spécial, a d’abord envoyé les prévenus devant la Commission d’instruction. Passée cette étape de comparution, Olivier Boko, Oswald Homéky et même un troisième prévenu évoqué par des sources, ont été présentés au juge des libertés et de détention de la CRIET. Olivier Boko aurait passé la nuit à la prison civile de Cotonou, Oswald Homéky lui aurait été conduit un peu plus loin, à la prison civile de Missérété, à environ 50 km de Cotonou.

Arrêtés dans la nuit du lundi 23 au mardi 24 septembre, Olivier Boko et Oswald Homéky sont accusés de complot contre la sûreté de l’Etat, de blanchiment de capitaux et de corruption d’agent public.

Selon le procureur de la CRIET, ils auraient voulu à cette fin remettre de l’argent au commandant de la Garde républicaine, Djimon Dieudonné Tévoédjrè. Ce dernier avait aussi été arrêté la semaine dernière, mais il a depuis été relâché et les poursuites contre lui abandonnées.

En plus de MM. Boko et Homéky, trois autres personnes ont également été inculpées dans cette affaire: l’une d’entre elle a aussi été placée sous mandat de dépôt et les deux autres sont poursuivies mais ont pu regagner leur domicile. Cette affaire suscite un fort émoi au Bénin de par le profil des deux principaux intéressés, considérés comme des proches du président Patrice Talon.

Olivier Boko, 60 ans, patron du groupe Denrées et fournitures alimentaires (DFA), est un ami de Patrice Talon depuis une vingtaine d’années. Souvent présenté comme le « bras droit » du Président, il n’a jamais eu de fonction officielle dans l’organigramme présidentiel.

Ces derniers mois, il a néanmoins commencé à afficher ses propres ambitions politiques, laissant penser qu’il se porterait candidat à la magistrature suprême en 2026, ce qui aurait déplu à Patrice Talon. Il était soutenu dans cette démarche par l’ancien ministre des Sports, Oswald Homeky.

Patrice Talon, au pouvoir depuis 2016, arrivera en 2026 au terme de son second mandat, le maximum autorisé par la Constitution. Le Président Talon est régulièrement accusé par ses détracteurs d’avoir opéré un virage autoritaire dans ce pays autrefois salué pour le dynamisme de sa démocratie.

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