"Cet atelier qui durera quatre jours permettra aux acteurs de la décentralisation en Afrique de l'Ouest de réfléchir et d'échanger sur les expériences et les bonnes pratiques enregistrées dans leur pays respectifs en matière d'appui au renforcement des capacités des acteurs de la décentralisation et au développement local", a confié à l'agence Xinhua le ministre béninois de la Décentralisation et des Collectivités locales, Raphaël Edou.
Selon lui, le grand défi qui se présente à l'Afrique noire en ce début du 21ème siècle est de trouver des solutions idoines et durables aux problèmes existentiels auxquels est confrontée la grande majorité de sa population.
"Depuis l'accession de nos Etats à la souveraineté nationale, diverses politiques économiques et sociales ont été initiées et mises en oeuvre sans grand succès. Malgré l'importance de nos richesses, nos Etats peinent à se développer", a-t-il déploré.
Il a indiqué que la conclusion qui se dégage de cet état de choses est que le développement dépend moins des ressources matérielles que de la qualité des institutions de gouvernance et des hommes chargés de les animer.
"C'est fort de cet amer constat que la plupart des Etats africains ont entrepris au cours des années 1990, des réformes institutionnelles incluant la décentralisation dont les enjeux sont notamment la démocratie locale participative, une administration de proximité porteuse de développement et vecteur de cohésion nationale", a-t-il rappelé.
Ainsi, a-t-il poursuivi, quelques années après, le bilan de l'application de cette réforme de l'administration territoriale dans la plupart des pays africains fait ressortir une faible participation des citoyens à la gestion des affaires locales et la persistance des maux qui minent l'administration publique.
"Le constat est aujourd'hui patent qu'en Afrique noire, les collectivités locales n'offrent pas encore les conditions techniques, matérielles, financières, morales et éthiques qui garantissent la refondation de l'Etat et la construction de l'émergence économique", a-t-il fait observer, soulignant l'option faite par les dirigeants africains d'agir sur les ressources humaines en charge de l'animation et de la conduite de l'administration locale en se dotant de centre de formation.
"Cette option procède du postulat que le développement économique et social exige des ressources humaines de qualité, dont l'éducation est l'un des facteurs déterminants", a-t-il indiqué.