Abuja (© 2024 Afriquinfos)- La confrontation entre le Nigeria et la Libye comptant pour la 4ème journée des éliminatoires CN 2025 prévue ce mardi 15 octobre, n’a finalement pas eu lieu. La raison, le refus des joueurs nigérians de disputer le match suite aux traitements qu’ils ont subi à leur arrivée à l’aéroport international d’Al Abraq en Lybie, où ils ont été bloqués pendant au moins 20 heures. Une situation que le capitaine des Super Eagles a qualifiée de « honteuse ».
« Prise d’otages », « enfermés sans nourritures », « interdiction d’atterrissage », ce sont les mots qui ressortent des récits des joueurs nigérians de retour de leur périple libyen. Alors qu’ils devaient disputer un match de qualification pour la CAN 2025 ce mardi, les Super Eagles, ont vécu une situation ubuesque.
Dans un premier temps, alors que le vol devait atterrir à Benghazi, celui-ci sera détourné vers un autre aéroport, celui d’Al Abraq, où les joueurs nigérians n’étaient de toute évidence pas attendus : « A l’atterrissage à l’aéroport international d’Al-Abraq, dans la petite ville de Labraq, à 19h50, il était clair que l’aéroport n’était pas très utilisé. Il n’y avait pas de machines de numérisation ni d’équipements habituels pour ce service, et les fonctionnaires devaient se contenter de téléphones portables pour scanner les pages de données des passeports », peut-on lire sur le site officiel de la Fédération Nigériane de Football (NFF).
C’est pourtant que le début du calvaire de la délégation nigériane qui comprenait les 22 joueurs et responsables d’équipe, le président de la NFF, Alh. Ibrahim Musa Gusau, le vice-gouverneur de l’État d’Edo, quelques membres du conseil d’administration de la NFF, le secrétaire général de la NFF, le Dr Mohammed Sanusi, quelques parlementaires, quelques membres de la direction de la NFF ou encore quelques représentants des médias.
Tout ce beau monde va se retrouver coincer dans ledit aéroport car aucun membre de la fédération libyenne ne les attendait et encore moins, un bus pour les convoyer à leur hôtel: «Au fil des heures, la frustration des membres de la délégation, et en particulier des joueurs, s’accumule. La LFF ne leur a fourni ni eau ni nourriture, et ils ne savaient même pas où se les procurer. Il n’y avait pas de réseau ni de connexion Internet à l’aéroport. Tout cela a rapidement accumulé leur niveau de frustration et de colère», relate la NFF.
Ces faits sont corroborés par le capitaine des Super Eagles qui ne décolère pas. Il dénonce «un comportement honteux». «Plus de douze heures dans un aéroport abandonné en Libye après que notre avion a été détourné pendant la descente. Le Gouvernement libyen a annulé notre atterrissage autorisé à Benghazi sans aucune raison. Ils ont verrouillé les portes de l’aéroport et nous ont laissés sans connexion téléphonique, sans nourriture ni boisson», s’est fâché William Troost-Ekong sur X. « Les Super Eagles font face une la situation en Libye alors que nous sommes pris en otage », a twitté son coéquipier Moses Simon.
Pour les dirigeants du football nigérians, ces agissements des autorités résulteraient d’un malentendu. Lors du match de la 3ème journée, les libyens soutiennent avoir subi des traitements similaires en terre nigériane. Ce réfute le président de la NFF: «Nous nous attendions à quelques surprises ici, compte tenu du récit erroné de ce qui s’est passé au Nigeria, tel que relaté par leur capitaine. Mais nous ne nous attendions pas à ces manigances. Ce que je vois est méprisable et n’a pas sa place dans le football, qui est censé favoriser d’excellentes relations entre les nations et rassembler des peuples de cultures, de convictions religieuses et d’intérêts économiques et politiques divers dans une ambiance de paix et de joie», a déploré Ibrahim Musa Gusau.
«De nombreux appels ont été passés aux autorités supérieures du Nigéria pour les informer de la situation, et ces personnes ont toutes exprimé des craintes pour la sécurité de l’équipe. Ces craintes étaient réelles et justifiés comptes tenus de la pléthore de menaces proférées par les Libyens sur les réseaux sociaux et les médias sociaux dans les jours précédant et suivant le match d’Uyo.
À 2 heures du matin, le capitaine William Ekong a rencontré le président de la NFF en compagnie du secrétaire général de la NFF pour informer le président que l’équipe pourrait ne pas être en mesure de poursuivre le match, en raison de traumatismes, de fatigue et de douleurs corporelles résultant du manque de nourriture, de la déshydratation et de traitements très cruels et inimaginables, qui ont conduit certains joueurs à tomber malades», informe à nouveau le récit de la NFF.
Interpellé les autorités sportives nigérianes qui dénoncent un traitement inhumain, la CAF a confirmé l’annulation du match Libye-Nigeria et a indiqué que «l’affaire a été soumise au Conseil de Discipline de la CAF pour enquête et des mesures appropriées seront prises à l’encontre de ceux qui ont violé les Statuts et Règlements de la CAF».
Boniface T.