3è Mondial égyptien/3 matches, 3 défaites : Déroute des Pharaons dans une ambiance austère

Afriquinfos
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Equipe d'Egypte (photo, LE PARISIEN)

MOSCOU (© CHRONIQUE «WORLD CUP 2018 SPIRIT» Afriquinfos) – Un seul match véritable et de taille face au solide Uruguay, et puis, plus rien !! C’est le maigre bilan de la 3ème participation des Egyptiens à une Coupe du monde après 1934 et 1990. Le ver était surtout dans le fruit.

 

Avec comme sans Mohammed Salah, l’équipe nationale d’Egypte a été très loin de son habituel niveau de jeu durant ses trois matches durant le Mondial 2018. Pourtant, les Egyptiens ont évolué dans une poule A qui était largement à leur portée, avec une Arabie Saoudite et une Russie qui faisaient office des pires élèves du classement de juin 2018 de la FIFA présents à cette Coupe du monde.

Face au pays organisateur, les Egyptiens n’ont pas fait le poids (1-3), malgré le retour de Mo Salah et le faible niveau technique des Russes. Lors de leur dernière sortie dans cette compétition, on s’attendait à une révolte sportive des Egyptiens contre leurs plus faibles adversaires du groupe que sont les Saoudiens. Il n’en a été rien ; les septuples champions d’Afrique ont plutôt sombré dans une attitude passive tout au long de la seconde mi-temps dans ce match.

Une posture qui leur a coûté une nouvelle défaite que la titularisation d’Essam El Hadary (45 ans, record d’âge de titularisation dans un Mondial) n’a pas réussi à oblitérer. Il faudra ainsi retenir essentiellement de ce bilan égyptien la bonne résistance offerte par les Pharaons contre les techniciens uruguayens (1-0 en faveur des Sud-américains), dans ce qui apparaissait comme le match au sommet de la poule A. Un bilan modeste qui laisse songeur face à l’avenir de la sélection égyptienne.

Corriger les erreurs du présent pour un futur radieux

Le match livré par les Egyptiens ce 25 juin 2018 a laissé transparaître un malaise profond qui mine cette sélection, actuelle vice-championne d’Afrique. Rarement on aura vu les Pharaons rendre une si pâle copie durant une rencontre officielle ces huit dernières années. Dans l’entourage de la sélection égyptienne, on évoque d’immenses soucis logistiques et organisationnels pour expliquer cet état d’âme peu ordinaire des Champions d’Afrique 2010. Une donne qui a chargé l’atmosphère d’une tension permanente autour des 23 joueurs de cette équipe nationale. Le tout saupoudré par une fréquentation très désordonnée frisant la pagaille de l’hôtel des Egyptiens durant leur séjour en Russie, et une récupération hyper politique de l’hospitalité accordée à la délégation égyptienne par Ramzan Kadyrov (président de la Tchétchénie depuis 11 ans).

Des erreurs coupables imputables aux autorités sportives égyptiennes qui ont manqué de réécrire une nouvelle page de leur pays en Coupe du monde. Mo Salah quitte certes la compétition avec deux buts inscrits (égalant au passage le record du 1er buteur égyptien et africain dans un Mondial, d’Abdelrahman Fawzi) ! Mais l’attaquant de Liverpool est hyper loin de ses attentes de cette compétition internationale, tout comme ses autres coéquipiers. Une contre-performance qui devrait définitivement écarter l’avant-centre de l’Egypte de toute prétention à un «Ballon d’or 2018». Rayonnante sur les compétitions du continent noir, l’Egypte a encore du pain sur la planche pour se mettre au niveau des grandes nations habituées aux joutes de la Coupe du monde. Se remettre immédiatement au travail, avec des méthodes idoines, au sortir de cette débâcle ferait grandir en expériences cette sélection encore jeune, et qui a de l’avenir dans ses crampons.

 

Par Georges SAMIR  & Xavier-Gilles CARDOZZO