78è UNGA: Al-Burhan consolide son avancée diplomatique sur Hemedti, brandissant le spectre d’une guerre régionale

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New York (© 2023 Afriquinfos)- Le conflit brutal qui dure depuis le 15 avril au Soudan, pourrait s’étendre à toute la région, a averti  ce jeudi 21 septembre 2023, Abdel-Fattah Al-Burhan. Le président du Conseil souverain transitoire a ainsi invité la communauté internationale à indexer les milices qui ravagent son pays comme des groupes terroristes « pour protéger le peuple soudanais, la région et le monde ».

Dans son discours prononcé lors du débat général annuel de l’Assemblée générale des Nations Unies, Al-Burhan, qui est président du Conseil souverain transitoire, a déclaré que le peuple soudanais était confronté depuis le 15 avril à une guerre dévastatrice lancée contre lui par les Forces de soutien rapide.

Décrivant ces forces paramilitaires comme des rebelles alliés à des « milices tribales, régionales et internationales, ainsi qu’à des mercenaires venus de différentes parties du monde« , il a déclaré qu’elles avaient commis des crimes horribles contre le peuple soudanais.

Il a ajouté : « Ils ont tenté d’anéantir le peuple soudanais: ils ont tenté d’effacer l’histoire du peuple soudanais en détruisant des musées, des tribunaux et des registres d’état-civil. Ils ont libéré des terroristes et des personnes recherchées par les tribunaux internationaux« . « Ils ont tué, pillé, violé, volé et saisi les maisons et les biens des citoyens, et détruit les infrastructures et les bâtiments gouvernementaux.

Une « étincelle » qui pourrait enflammer la région 

Cette guerre constitue désormais une menace pour la paix et la sécurité régionales et internationales, car ces rebelles ont sollicité le soutien de mercenaires et de groupes terroristes de différents pays et régions du monde », a déclaré M. Al-Burhan. Ajoutant: « C’est comme une étincelle … une guerre qui débordera … et brûlera toute la région« .

« Ils ont tué des milliers de personnes et en ont déplacé des millions d’autres« , a-t-il ajouté, soulignant que le Gouvernement avait répondu à toutes les initiatives de paix lancées par le bloc régional de l’IGAD et d’autres organisations, telles que la réunion de Djedda organisée par les États-Unis et l’Arabie Saoudite, la Turquie et le Sud-Soudan.

Pourtant, les rebelles ont refusé toutes les initiatives et « continuent de commettre un génocide« , accuse le leader soudanais. Al-Burhan a remercié le Secrétaire général, les Nations unies et leurs agences pour leur soutien et leur aide humanitaire. Le gouvernement a ouvert les ports et les aéroports et a permis aux convois d’apporter de l’aide aux personnes dans le besoin.

Il a appelé toutes les agences à combler les lacunes et à répondre aux besoins du peuple soudanais en matière de nourriture, de médicaments et d’abris.

Engagement en faveur de la transition

Le président du Conseil souverain de transition a souligné qu’il s’engageait à transférer le pouvoir au peuple soudanais dans le cadre d’un processus pacifique et légitime: « Une courte période de transition au cours de laquelle la sécurité, les conditions humanitaires et économiques actuelles et la reconstruction seront abordées sera suivie d’élections générales« .

Sur d’autres sujets, il a affirmé son engagement à soutenir les femmes, les enfants et les segments vulnérables de la société, ainsi que les Objectifs de développement durable (ODD). Soulignant que le gel de l’aide internationale a eu un impact direct sur la capacité du pays à atteindre les objectifs mondiaux.  Il a de nouveau lancé un appel aux donateurs pour qu’ils s’occupent de la situation humanitaire au Soudan.

Enfin, M. Al-Burhan a appelé les organisations régionales à travailler dans l’intérêt des peuples africains, soulignant qu’il ne permettrait pas à certaines parties extérieures d’imposer des solutions aux problèmes soudanais en fonction de leurs propres intérêts.

Une crise, deux hommes têtus

Deux généraux sont au cœur de la crise au Soudan: Abdel Fattah al-Burhan, chef des Forces armées soudanaises (SAF), et Mohamed Hamdan Dagalo, plus connu sous le nom de Hemedti, chef des forces paramilitaires de soutien rapide (RSF).

Les deux hommes ont travaillé ensemble et ont mené collégialement un coup d’État. Leur lutte pour la suprématie a déchiré le Soudan. En 2021, ils avaient évincé ensemble les civils avec lesquels ils partageaient le pouvoir depuis la chute en 2019 du dictateur Omar el-Béchir. Mais ils se sont ensuite divisés sur la question de l’intégration des paramilitaires dans l’Armée. Depuis le début de la guerre le 15 avril, au moins 7.500 personnes ont été tuées, selon l’ONG Acled, et l’ONU recense plus de cinq millions de déplacés et réfugiés.

Après quatre mois de siège à Khartoum, le général Burhan est désormais basé dans la ville de Port-Soudan, dans l’est, qui avait, jusqu’à très récemment, été épargnée par les combats et où des responsables du Gouvernement et de l’ONU ont aussi pris leurs quartiers.

Depuis cette ville sur la mer Rouge, le général Burhan multiplie les déplacements à l’étranger pour tenter de s’imposer sur la scène diplomatique en cas de négociations de paix, selon des experts.

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