JO d’été 2024: Où en est la France dans les préparatifs, à un an près?

Afriquinfos Editeur
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Paris (© 2023 Afriquinfos)- L’année prochaine, à pareil moment, Paris brillera aux couleurs de la flamme olympique. À 365 jours pile poil des Jeux olympiques (26 juillet-11 aout 2024), la capitale française bascule donc en mode derniers préparatifs. Les chantiers des sites de compétition sont en bonne voie de finition, même si la sécurité et les transports suscitent toujours des interrogations.

Le patron du Comité d’organisation Tony Estanguet ou la Maire de Paris Anne Hidalgo le répètent à l’envie: ‘’On sera prêts’’. Aucun doute, les Jeux olympiques 2024 seront ficelés et livrés, en temps et en heure, avant leur démarrage dans 365 jours.

Concernant les transports, sujet sur lequel la Cour des comptes a souvent alerté, les marchés des bus pour les accrédités ont été attribués. Mais il reste encore beaucoup de travail pour assurer des déplacements optimisés pour les athlètes. Le prolongement de la ligne de métro 14 jusqu’à Orly, au sud de la capitale, et Saint-Denis Pleyel au nord, nécessaire pour assurer la desserte du Village olympique, est prévu en juin 2024. Soit un mois à peine avant les Jeux.

Durant les Jeux olympiques et paralympiques, outre leurs usagers habituels, les transports devront acheminer jusqu’à 600.000 spectateurs par jour vers les sites des compétitions. Plus de dix millions de spectateurs étrangers sont attendus. ‘’Nous sommes confiants, nous sommes engagés, nous serons prêts’’, a assuré le ministre des Transports Clément Beaune à l’issue du Comité stratégique des mobilités autour des JO en juin dernier. ‘’On a levé beaucoup d’inquiétudes et on en a encore quelques-unes, notamment sur Paris Ouest ou sur le secteur-clé du Stade de France’’, a-t-il souligné sur Rfi.

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Les déplacements en vélo seront mis en valeur avec plus de 300 kilomètres de pistes cyclables déjà construits en Île-de-France sur les 415 kilomètres prévus d’ici l’été 2024. Les opérateurs franciliens de vélos en libre-service devraient mettre 15 à 20.000 vélos de plus dans le parc de location, alors que la Mairie de Paris annonce la mise à disposition de 3.000 Vélib’ supplémentaires.

En ce qui concerne les chantiers de construction, la Solideo (Société de livraison des ouvrages olympiques) chargée de la construction des ouvrages olympiques affirme que les délais sont ‘‘respectés’’. Fermé depuis mars 2021, le Grand Palais est en rénovation complète. Il doit accueillir l’escrime et le taekwondo.

Dans les prochains mois, des répétitions générales seront de mise, avec notamment le triathlon en août ou encore le VTT en septembre 2023. En juin, le test-event des épreuves de voile à Marseille s’est conclu sans fausse note majeure du côté de l’organisation et avec un super résultat sportif pour l’équipe de France. Les Français ont été spécialement intouchables en kite-foil, spectaculaire discipline qui fera ses débuts olympiques dans un an, avec les titres de Lauriane Nolot et Axel Mazella.

Ils ont aussi remporté l’or en IQFoil (planche à voile) avec Nicolas Goyard et en 470 avec le duo Camille Lecointre-Jérémie Mion. Organisée en pleine ville, sur la marina olympique du Roucas-Blanc, le test-event devait permettre aux organisateurs de mettre à l’épreuve la plupart des procédures techniques et de sécurité. En mer notamment.

Les JO de Paris seront à vivre sur les sites au plus près des athlètes, mais aussi dans les zones festives, mises à disposition du public dans toute la France. L’esplanade du Trocadéro pourra accueillir 150.000 personnes, durant dix jours, pour célébrer tous les médaillés de la compétition au lendemain de leur exploit. Dans ce parc des champions, les spectateurs pourront suivre les finales des épreuves sportives sur écran géant. Il s’agit de l’une des 25 fan zones parisiennes.

En France, 239 villes installeront des fan zones. C’est le cas, par exemple à Haguenau (Bas-Rhin). « L’idée c’est de pouvoir regarder les compétitions sur écran géant et de pouvoir partager l’émotion du sport tous ensemble et les plus belles victoires, qui on l’espère, seront françaises, pendant les Jeux olympiques« , explique Nicolas Doyen, responsable mission Haguenau Paris 2024. Les communes ont jusqu’au mois d’avril 2024 pour décider d’organiser leur propre fan zones.

Les préparatifs pour une cérémonie d’ouverture digne de ce nom

Marseille sera la première ville française à accueillir la flamme olympique, en avril 2024, avant que cette dernière ne poursuive sa route partout en France, jusqu’à Paris. Le comédien Jamel Debbouze et l’astronaute Thomas Pesquet feront partie des relayeurs de la flamme qui arrivera le 8 mai 2024. Portée par 10.000 relayeurs, la flamme olympique, allumée le 16 avril en Grèce, arrivera par bateau à Marseille avant de traverser plus de 400 villes, et cinq territoires ultra-marins, pour débarquer à Paris le 26 juillet. Selon le parcours dévoilé, elle va traverser pendant 80 jours la France, sur près de 12.000 kilomètres.

Début août, Paris prendra le relais: les premiers nageurs en eau libre enfileront leur combinaison et s’élanceront dans la Seine pour une manche de Coupe du monde de natation marathon, du Pont Alexandre III. Ils ‘’goûteront’’ ainsi l’eau du fleuve, promis pour être baignable après les JO dans une vingtaine de sites de région parisienne.

Début juin, la Mairie de Paris a assuré que la qualité de l’eau était ‘’excellente’’, donnant le feu vert à ces épreuves de nage en eau libre qui seront aussi suivies par une compétition de triathlon et de paratriathlon mi-août. La Mairie va aussi tester son ‘’centre de commandement’’ installé à l’hôtel de ville.

Ce sera également l’occasion de tester les conditions météo alors que les étés se réchauffent, avec toujours plus d’épisodes caniculaires (Paris vient de connaître son mois de juin le plus chaud depuis le début des relevés à la fin du XIXe siècle). De son côté, l’Agence française de lutte contre le dopage (AFLD), chargée par le comité d’organisation du programme opérationnel, affinera la logistique. Autre test, toujours sur la Seine, mi-juillet, celui de la cérémonie d’ouverture.

Tony Estanguet  s’est félicité d’un premier retour ‘’très positif’’ et du ‘’potentiel dingue’’ de ce parcours sur la Seine. Il faudra tirer les ‘’enseignements’’, y compris en débriefant entièrement avec ‘’ les bateliers pour voir comment ils ont vécu tout ça’’. Des essais caméras pour OBS (Olympic Broadcasting Sytem), diffuseur télé des JO, ont été aussi réalisés. ‘’On doit aussi tester une nouvelle manière de filmer la cérémonie’’, a en effet expliqué Thierry Reboul, directeur événements et cérémonies, à l’origine du concept.

Cérémonie d’ouverture hors-stade aux JO de Paris

Le 26 juillet 2024 à 20h24, ce sont plus d’une centaine de bateaux qui transporteront plus de 200 délégations du monde entier. Les organisateurs misent beaucoup sur cette cérémonie, qui pour la première fois, se tiendra hors stade. Environ 100.000 personnes pourront y assister en payant leurs places sur les quais bas de la Seine et plusieurs centaines de milliers d’autres sur les quais hauts gratuitement. La sécurisation de cette gigantesque fête en plein air, sur un fleuve, en présence de sportifs et de Chefs d’État du monde entier, constitue un véritable casse-tête.

Des efforts aussi pour une sécurité intérieure

Entre 20 et 30.000 personnes seront nécessaires pour assurer la sécurité privée lors des Jeux olympiques et paralympiques. Mais la profession, déjà en tension, ne sait pas si elle parviendra à recruter le personnel nécessaire. Pour faciliter le recrutement, le ministère de l’Intérieur a adapté le cadre réglementaire pour proposer des formations ‘’express’’ de 106 heures débouchant sur des postes temporaires ‘’grands événements’’, spécifiques aux JO.

Il faudra sans aucun doute avoir recours aux forces de sécurité intérieure pour se substituer en partie aux entreprises privées de sécurité, qui seront en carence, commente le président de la Cour des comptes, Pierre Moscovici, dans les colonnes du Parisien. ‘’Nous recommandons d’anticiper: des décisions doivent être prises au plus tard en octobre 2023, notamment sur la répartition entre policiers et effectifs des Armées, dont les gendarmes. Il faudra, dès lors, voir le coût global de la sécurité des Jeux. Sur la sécurité des JO, il faut aller vite, ne pas tergiverser, évaluer l’ampleur du recours des Forces de sécurité intérieure et le planifier’’.

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