Afrique: Les grandes fortunes de plus en plus convoitées

Afriquinfos Editeur
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Kinshasa (© 2023 Afriquinfos)-Le continent africain compte de plus en plus de millionnaires, dont la fortune représente une source d’opportunités pour les banques privées. En République démocratique du Congo, BGFI Bank RDC vient, justement, de lancer une nouvelle branche destinée à ces richissimes Africains.

Et si l’Afrique était le futur eldorado des ultra-riches ? Plusieurs études récentes tendent à indiquer que le continent serait l’une des régions du monde où la population de « ultra high-net-worth individuals » (UHNWI), c’est-à-dire de personnes détenant une fortune égale ou supérieure à 30 millions de dollars, connaîtrait la plus forte croissance. À tel point que la banque allemande Deutsche Bank, qui a renforcé son dispositif en Afrique à destination des grandes fortunes, pouvait déclarer il y a deux ans déjà que «la région (…) offre une opportunité de croissance importante pour (son) activité de banque privée internationale». Qu’en est-il réellement de la dynamique de la fortune privée en Afrique et en quoi celle-ci peut-elle représenter une opportunité pour les établissements bancaires du continent ?

De plus en plus nombreux, de plus en plus riches : les HNWI africains ont de beaux jours devant eux

 Les derniers chiffres disponibles laissent présager de beaux jours pour les grandes fortunes africaines. D’après la dernière édition du «Global Wealth Report» publiée par le Crédit Suisse, la fortune privée globale des résidents du continent aurait en effet bondi de 7,7% en 2021, pour atteindre 5.808 milliards de dollars.

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Une croissance exceptionnelle, en partie due à la hausse de près de +12% des actifs financiers des ménages, dont le montant total s’établirait désormais, toujours selon la banque suisse, à plus de 300 milliards de dollars – l’autre partie étant attribuable à la progression de +3,7% des actifs non financiers détenus par ces mêmes foyers, principalement dans le secteur de l’immobilier. En tout, l’Afrique compterait désormais quelque 136.000 millionnaires, plus de 300 centi-millionnaires et une vingtaine de milliardaires, majoritairement situés en Afrique du Sud, en Egypte et au Nigeria.

Des Africains richissimes, dont la fortune dépasserait, selon le dernier rapport du cabinet Henley & Partners, 2,4 billions de dollars, et dont la population devrait presque doubler (+42%) au cours des dix années à venir. «À mesure que la richesse croît sur le continent», explique Dominic Volek, co-auteur du rapport, «nous nous attendons à ce que la migration des investissements continue de gagner du terrain en Afrique, non seulement du côté de la demande des HNWI africains (…), mais aussi du côté de l’offre, avec de plus en plus de nations africaines qui cherchent à lancer leurs propres programmes pour augmenter l’afflux de capitaux et de talents».

Estimée, selon les sources, entre 2.000 et près de 6.000 milliards de dollars, la fortune privée africaine a, effectivement, de quoi intéresser les banques privées et autres gestionnaires de fortune.

En RDC, BGFI Bank lance une nouvelle offre pour sa clientèle fortunée

Signe d’un marché en plein boom – et loin d’être cantonné à la seule Afrique du Sud –, de nouveaux acteurs locaux se lancent sur ce créneau porteur. À l’image de BGFI Bank RDC (République démocratique du Congo), qui a inauguré, le 19 mai à Kinshasa, une nouvelle branche destinée à sa clientèle fortunée.

Baptisée BGFI ONE, cette offre de banque privée et de gestion d’actifs propose des solutions exclusives et personnalisées à des clients particulièrement exigeants. «Notre objectif, c’est de centrer notre offre sur la qualité des services», a déclaré, à cette occasion, le directeur général de la banque congolaise, Francesco De Musso. Et le patron de BGFI Bank RDC de préciser son approche vis-à-vis de ce segment de clientèle si particulier: «Pour nous, la qualité des services, c’est notamment la proximité et le confort dans la réalisation des opérations. C’est notre ambition aujourd’hui en tant que premier groupe financier de l’Afrique centrale présent dans douze pays. De votre patrimoine, nous allons allier exigence et excellence», promet encore le banquier à ses futurs prospects.

Et, pour séduire ces derniers et poursuivre son développement en direction de tous les segments de clientèle, la banque fourbit ses arguments: «Nous voulons apporter un service de proximité vers cette clientèle qui est très exigeante au niveau des services et en termes de complexité des besoins. Le but, c’est de pouvoir se rapprocher» de ces grandes fortunes africaines, détaille Freddy Olela, directeur commercial banque privée chez BGFI Bank. Et de les fidéliser sur le long terme pour que leur argent irrigue l’économie africaine et plus seulement les établissements étrangers.

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