L’ONU livre la photographie actuelle des défis autour du terrorisme en Afrique

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New York (© 2023 Afriquinfos)- Même si le terrorisme n’épargne plus aucune région du monde, la situation sécuritaire en Afrique est particulièrement «préoccupante», avertit le patron de l’ONU. «Le désespoir, la pauvreté, la faim, le manque de services de base, le chômage et les changements anticonstitutionnels de Gouvernement continuent de créer un terrain fertile pour l’expansion rampante des groupes terroristes qui infectent de nouvelles parties du continent», a affirmé ce mardi 28 mars 2023 le SG de l’ONU, António Guterres. Il s’exprimait devant le Conseil de sécurité sur la lutte contre le terrorisme en Afrique, une session demandée par le Mozambique.

Des combattants, des fonds et des armes circulent de plus en plus entre les régions et à travers le continent, a fait remarquer A. Guterres, tandis que des groupes terroristes forgent de nouvelles alliances avec des réseaux criminels organisés et des groupes de piraterie.

«Tout comme le terrorisme sépare les gens, le contrer peut rapprocher les pays», a affirmé M. Guterres, mettant en avant plusieurs initiatives à travers l’Afrique, notamment au Sahel, dans le bassin du lac Tchad et au Mozambique.

«Les Nations Unies sont aux côtés de l’Afrique pour mettre fin à ce fléau», a-t-il ajouté. «Avant tout, cela inclut la poursuite de notre collaboration étroite avec l’Union africaine (UA) et les organisations africaines régionales et sous-régionales», s’est félicité M. Guterres. Le chef de l’ONU a souligné que les Nations Unies fournissent une assistance sur mesure aux pays africains dans des domaines tels que la prévention, l’assistance juridique, les enquêtes, les poursuites, la réintégration et la réhabilitation.

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Le président du Mozambique, Filipe Jacinto Nyusi, qui dirige le Conseil ce mois-ci, a déclaré que les groupes terroristes s’appuient sur divers trafics pour financer leurs activités: «L’association du terrorisme avec le crime organisé transnational a contribué à la survie et à la propagation des groupes terroristes. Sur le continent africain, ces groupes ont généralement recours au trafic de ressources minérales, en particulier de pierres précieuses, et au trafic de stupéfiants pour financer leurs activités par le biais du blanchiment d’argent.

Ces ressources financières provenant d’activités illicites permettent de séduire et de recruter des jeunes pour qu’ils rejoignent leurs rangs et leurs fichiers au sein des groupes terroristes. Et si le terrorisme est une menace mondiale, la situation en Afrique est particulièrement critique», a-t-il mis à nu. De son côté, le président en exercice de l’Union africaine, le Président Azali Assoumani des Comores, a noté que bien que le terrorisme existe depuis des lustres, «depuis la crise libyenne en 2011, il a vraiment explosé, et particulièrement en Afrique». «Ainsi, progressivement, le terrorisme a pris de plus en plus d’ampleur en Afrique, du nord au sud, d’est en ouest. Et la contagion terroriste continue, s’étendant dans presque toutes les régions d’Afrique», a-t-il mentionné.

Il a promis de «n’épargner aucun effort» pour garantir qu’une initiative phare de l’Union africaine visant à «faire taire les armes» d’ici 2030 devienne une réalité.

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