Usage des nouvelles technologies pour résoudre les problématiques sociales en Afrique

Afriquinfos Editeur
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TIC en Afrique (Photo, UNESCO)

PARIS (© 2022 Afriquinfos)- Les TIC constituent pour les pays africains un outil puissant pour accélérer la croissance économique et atténuer la pauvreté. Ainsi, l’utilisation de ces technologies s’est accrue ces dernières années et promet d’excellentes perspectives aux pays africains en matière de réduction de la pauvreté.

Depuis le milieu du XXe siècle, les TIC ont connu un essor exponentiel (DAS, 2010). De nos jours, ces technologies font partie intégrante de nos vies et touchent tous les secteurs de notre société, du culturel à l’économique, en passant par le social (Bogui, 2008). Les TIC apparaissent alors comme un levier efficace de modernisation améliorant sensiblement la productivité, la compétitivité, la croissance, la création de richesse et la réduction de la pauvreté.

Parmi les domaines les plus porteurs figure celui de la téléphonie: en Afrique, l’utilisation des cartes SIM a triplé passant de 23% en 2007 à 65% en 2011 selon l’UIT (Union internationale des Télécommunications).

En outre, les TIC constituent un axe primordial pour atteindre les ODD (Objectifs du développement durable). La contribution des TIC à la croissance économique, au développement et à la réduction de la pauvreté sur le continent africain n’est donc plus à démontrer. Les TIC pourraient même permettre aux pays africains de sauter les étapes du développement et les barrières de la technologie pour favoriser un développement généralisé. On observe d’ailleurs une corrélation positive entre les TIC et la croissance économique, particulièrement en Afrique: les revenus et les dépenses en télécommunications contribuent en moyenne à 7% du PIB dans de nombreux pays africains, tandis que les investissements dans les communications ont atteint 5 % du total des investissements sur le continent. Cet impact important sur le développement, généré par les TIC se double aussi d’une plus grande création d’emplois.

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Il est intéressant de noter, pour illustrer ce propos, que malgré un fort taux de scolarisation, l’illettrisme – au sens de maîtrise insuffisante des fondamentaux de la lecture, de l’écriture et du calcul – reste en Afrique un défi persistant. Un élève africain sur trois inscrit dans les systèmes éducatifs du continent ne suit pas de cursus régulier. Cet état de fait va souvent de pair avec l’illectronisme, qui peut être défini comme une maîtrise insuffisante des outils informatiques et/ou de télécommunications de base, qui structurent pourtant le quotidien des sociétés modernes.

En cause, la pauvreté des familles et des communautés, la faible qualité de l’enseignement, ainsi que le manque d’infrastructures: aujourd’hui encore, seuls 60% des Africains ont accès à l’électricité. Ainsi, la maîtrise des outils numériques et l’accès à une connexion internet de qualité ont le pouvoir de résoudre cette problématique, en rendant accessible l’éducation à distance aux zones et foyers les plus modestes ou les plus reculés. Il apparaît donc que plus le numérique s’inscrira au coeur du quotidien d’Africains de toutes conditions, plus le continent aura de chance de parvenir à une résorption durable de l’illettrisme.

La réponse à ces problématiques dépend cependant d’importants  investissements en faveur du développement de la couverture numérique du continent, issus tant d’institutions publiques que d’organismes privés.

C’est en ce sens que le groupe Huawei a lancé le programme «Seeds for the Future» partout dans le monde en 2008, dans l’objectif de développer des talents locaux qualifiés dans le domaine des TIC et de combler les écarts structurels entre les différents pays et cultures.

Dans le cadre de cette initiative, des jeunes du monde entier sont formés aux technologies les plus avancées et participent à des concours leur permettant d’acquérir une expertise et des compétences indispensables dans le monde d’aujourd’hui. Le programme 2021 a enregistré un nombre record de 3.500 participants issus de 117 pays, ce qui porte le nombre total d’inscrits au cours des 13 dernières années à 120.000 étudiants, représentant 136 pays et régions.

A travers «Seeds For the future», on peut observer que la pandémie de la Covid-19 a montré à quel point les TIC ont un rôle-clé à jouer dans l’amélioration de la qualité des services de santé. En effet, l’une des équipes gagnantes de l’édition 2021 a par exemple choisi d’axer son projet autour d’une technologie de la santé qui assiste les bébés nés prématurément.

Il apparaît donc que les Etats africains, accompagnés par des partenaires privés de longue date – ont intérêt à investir dans le numérique comme moyen de résorption des problématiques sociales et d’émancipation des populations – plus particulièrement de la jeunesse, fer de lance de l’émergence de l’Afrique de demain.

E. G. G.