Denis Mukwege désormais Dr Honoris Causa à l’Académie de médecine de France

Afriquinfos Editeur
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Paris (© 2022 Afriquinfos)- Le médecin congolais, Prix Nobel de la Paix 2018, Denis Mukwege a reçu le mardi 11 janvier dernier, le titre de membre Honoris Causa de l’Académie de médecine de France. Il est le premier médecin africain à se voir décerner cette prestigieuse distinction.  

Décerné par les universités françaises pour honorer des personnalités étrangères qui se distinguent pour leurs services éminents rendus aux sciences, aux Lettres ou aux Arts, le titre de membre Honoris Causa attribué à Denis Mukwege vient s’ajouter à la panoplie d’autres distinctions qu’il a déjà reçue pour son combat aux côtés des femmes victimes d’abus sexuels : «Dr Mukwege n’est certes pas le premier à s’impliquer dans ce travail de réparation de l’appareil génital des femmes, non plus le seul, mais il opère dans un climat d’instabilité et de terreur qui rendent difficile le suivi de son action ; et surtout, parallèlement à ce combat local quotidien et en dépit des menaces contre lui-même et sa famille, Denis Mukwege développe un ardent plaidoyer international lors de ses déplacements et localement à l’hôpital de Panzi, profondément convaincu de la mission qui lui incombe», lit-on en effet dans le communiqué de l’Académie de médecine de France.

Denis Mukwege est en effet est reconnu pour son engagement dans la lutte contre les violences sexuelles dans son pays. Il a mis en place une structure hospitalière, l’hôpital de Panzi, à Bukavu, capitale de la province du Sud-Kivu, spécialisé dans la prise en charge holistique des femmes victimes d’atrocités, la grande majorité d’entre elles étant victimes d’abus sexuels.

Comme on pouvait s’y attendre, alors qu’il recevait sa distinction, le médecin congolais n’a pas manqué l’occasion de faire un plaidoyer en faveur de la cause qu’il défend mais aussi pour plus de sécurité pour le personnel soignant dans l’exercice de leur fonction: «Nous sommes désemparés de faire le constat de la vulnérabilité du personnel soignant qui, au lieu d’être protégé, est devenu la cible des belligérants sur différentes lignes de front à travers le mondeNous avons besoin de votre voix, que vous vous exprimiez sur ces souffrances (…) Il faut que soit transférée la honte des victimes sur les épaules de leurs bourreaux», a-t-il plaidé.

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Boniface T.