Abidjan (© 2020 Afriquinfos)- En Côte d’Ivoire, les éléphants sont menacés d’extinction, alerte une étude réalisée par des chercheurs de l’Université Félix Houphouët-Boigny d’Abidjan-Cocody. Déjà faible, la population d’éléphants de forêt en Côte d’Ivoire est passée de 1611 en 1994 à près de 225 aujourd’hui, soit une baisse d’environ 90% en l’espace de deux décennies !
La Côte d’Ivoire risque de se retrouver sans ses pachydermes « fétiches », sans mesures coercitives et fermes pour protéger la faible population de ses éléphants.
Publiée dans la revue scientifique « Plos One », cette étude réalisée sur 25 aires protégées n’a permis de confirmer la présence d’éléphants que dans quatre zones où leur densité était de surcroit faible.
«La population d’éléphants de forêt en Côte d’Ivoire est passée de 1611 en 1994 à près de 225 aujourd’hui, soit une baisse d’environ 90% en l’espace de deux décennies», s’inquiète l’étude. «Dans le même temps, poursuit le rapport d’étude, le nombre d’aires protégées abritant des fragments de forêt a diminué de 80%».
D’après les chercheurs ivoiriens, la grande majorité des aires protégées a perdu la totalité de ses populations d’éléphants, «en raison du manque de mesures de conservation, de la conversion des aires protégées en plantations, des établissements humains et du braconnage». «La forêt restante de Côte d’Ivoire est très fragmentée et se compose en grande partie de parcs nationaux et de réserves forestières qui manquent cruellement de protection adéquate», soulignent-ils, pour appeler à l’action.
La faune dans ces zones protégées, dernier refuge pour les éléphants, est menacée par la chasse, fait encore remarquer l’étude. L’empiètement des plantations de cacao sur les frontières des réserves et l’expansion de la culture illégale du cacao dans les parcs et les réserves elles-mêmes, constituent des menaces pour les éléphants.
Désormais menacée d’extinction, la faible population d’éléphants restante en Côte d’Ivoire a besoin de «mesures de conservation agressives» de la part des autorités ivoiriennes, ont alerté les universitaires. Autre recommandation émise, «l’application de la loi pour la protection de leur habitat restant et des patrouilles de garde-forestiers sont nécessaires pour protéger les populations d’éléphant de forêt restantes».
Innocente Nice
