Présidentielle d’octobre 2020 en Côte d’Ivoire: cinq morts dans les violences politiques de ces derniers jours 

Afriquinfos Editeur
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Des maisons endommagées à Daoukro lors d'affrontements, le 14 août 2020 en Côte d'Ivoire (AFP).

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Cinq personnes sont mortes et plus 100 blessées en Côte d’Ivoire, après trois jours de violences liées à l’annonce de la candidature controversée à un troisième mandat du président Alassane Ouattara, a annoncé vendredi soir le gouvernement, appelant à « la retenue ».

Un précédent bilan fourni par des sources sécuritaires et des élus locaux faisait état de six tués dans les violences à Daoukro (centre), Bonoua (sud) et Gagnoa (ouest). Les manifestations ont engendré « de nombreux dérapages qui ont causé cinq morts et 104 blessés », souligne un communiqué du ministre ivoirien de la Sécurité et de la Protection Civile, le général Vagondo Diomandé.

« Dix policiers et deux gendarmes » comptent parmi les blessés, selon le ministre ivoirien qui annonce « un retour au calme sur toute l’étendue du territoire national ». Et « 68 personnes ont été interpellées pour troubles à l’ordre public, incitation à la révolte, violence sur les forces de l’ordre et destruction de biens d’autrui », au cours de ces manifestations.

Un peu plus tôt, la police avait annoncé un mort dans des heurts à Gagnoa, ville natale de l’ex-président ivoirien Laurent Gbagbo. « Nous déplorons un tué dans des affrontements dans la nuit d’hier à aujourd’hui entre des pro et anti-troisième mandat », a déclaré le maire de Gagnoa, Yssouf Diabaté, à l’AFP. « Il y a eu des blessés de part et d’autre », a poursuivi, M. Diabaté, affirmant que « le calme est revenu ».

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Des violences se sont poursuivies à Daoukro, dans le centre du pays, faisant « un tué » supplémentaire, a annoncé une source sécuritaire à l’AFP. « Malheureusement, nous avons enregistré un mort hier », jeudi, a confirmé Adama Kolia Traoré, président du conseil régional du Iffou, administrant la ville de Daoukro. Ce décès porte à quatre le nombre de personnes tuées dans des affrontements dans ce bastion de l’ancien président Henri Konan Bédié, également candidat à la présidentielle.

Le président Alassane Ouattara, 78 ans, élu en 2010 puis réélu en 2015, avait annoncé dans un premier temps en mars passer le relais à son Premier ministre Amadou Gon Coulibaly. Mais celui-ci est décédé le 8 juillet d’un infarctus. Après ce décès, Alassane Ouattara a annoncé le 6 aout qu’il briguerait finalement un troisième mandat.

La Constitution limite à deux les mandats présidentiels, mais opposition et pouvoir sont en désaccord sur l’interprétation de la réforme adoptée en 2016: les partisans de Ouattara affirment qu’elle a remis le compteur des mandats à zéro, ses adversaires jugent anticonstitutionnelle une troisième candidature.