Covid-19 : l’AFD a mobilisé 500 millions d’euros en appui au continent africain pour la riposte sanitaire et économique  

Afriquinfos Editeur
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PARIS (© 2020 Afriquinfos)- L’Agence Française de Développement(AFD) a dressé le bilan de la réponse rapide, ciblée et partenariale mise en oeuvre pour lutter contre la pandémie de Covid-19, sur le plan sanitaire et sur le plan économique. L’initiative « Santé en Commun », dévoilée le 2 avril, doit permettre de mobiliser au total 1,2 milliard d’euros d’ici septembre. D’autres actions, en direction du secteur privé, visant à une relance durable, ont également été initiées notamment par sa filiale Proparco.  

 

Rémy Rioux, le Directeur général de l’AFD, ainsi que le staff dirigeant de l’institution française, organisaient un point presse en visioconférence le 8 juillet, auquel Afriquinfos était convié. Disposant d’un réseau de 20 Agences dans autant d’Etats africains, l’AFD est allée au devant des répercussions de la crise induite par la Covid-19 en Afrique à travers son initiative  «Santé en commun», lancée le 2 avril 2020, et qui ambitionne de mobiliser 1,2 milliard d’euros d’ici à septembre 2020 au profit de divers projets en Afrique. Depuis trois mois, cette Initiative a déjà permis de mobiliser 512 millions d’€ (dont 57 millions d’€ de dons et 455 millions d’€ sous forme de prêts) au service de 29 projets dans 23 États africains et des banques publiques de développement partenaires de l’AFD. Panéliste durant la visioconférence du 8 juillet, Vera Songwe, la Secrétaire exécutive de la CEA, a évalué à 200 milliards de dollars les besoins de la relance pour la période post-Covid-19 en Afrique. Elle a estimé bienvenue l’aide diversifiée apportée par l’AFD pour soutenir les États et économies du continent.

Le soutien de l’AFD se décline en trois axes principaux. Le premier est tourné vers l’appui dans le domaine sanitaire. Le second est centré sur le soutien aux PME et TPE (Très petites entreprises) par l’entremise de l’initiative « Choose Africa», portée par sa filiale Proparco, dédiée au secteur privé. Le troisième axe de ce soutien déterminant est concentré sur l’appui de l’AFD aux Banques de développement en Afrique.

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«Nous sommes passés en mode urgence depuis 3 mois, en répondant à l’appel à l’aide de l’OMS face à la Covid-19 en Afrique», détaille le Dr Christophe Paquet, responsable Santé à l’AFD. Un financement dédié au renforcement des systèmes de santé, qui a pour cœur de cible l’équipement de laboratoires, avec in fine, l’objectif d’accroître la capacité de tests anti-Covid-19 en Afrique. Dans ce sens, 2 millions d’euros ont été mis à la disposition de chacun des Instituts Pasteur dans 5 pays pour doper leur réactivité (Niger, Sénégal, Guinée, Centrafrique, Madagascar). Deux millions d’euros ont aussi été mobilisés par l’AFD pour soutenir des Etats de l’Océan indien dans la riposte antiépidémique. D’autre part, l’AFD a fourni un appui budgétaire à certain États du continent, notamment pour atténuer l’impact social de la crise, avec la mise en route de programmes de filets sociaux (Programme Novissi au Togo, 3 millions d’euros). Des programmes ciblant les couches vulnérables des populations africaines. D’une manière générale, «Santé en commun» a anticipé dans ses apports financiers une crise sanitaire en Afrique au bénéfice des secteurs public et privé, tout en contribuant à la réalisation des ODD (Objectifs de développement durable) en Afrique.

Autres axes d’intervention de l’AFD contre la pandémie en Afrique

A travers Expertise France (Agence française d’expertise technique internationale, qui va intégrer l’AFD en 2021) et d’autres institutions françaises spécialisées dans le financement du développement, l’AFD a élargi le spectre de ses interventions contre la Covid-19 en Afrique ces 3 derniers mois. Expertise France œuvre dans ce sens dans 11 pays d’Afrique en leur fournissant l’accès à de bases documentaires sur la Covid-19 et des experts, ou encore des conseils-santé. Filiale de l’AFD, Proparco s’occupe  de garantir la survie du tissu économique dans les Etats africains, en focalisant sur l’économie réelle à basse échelle. «Proparco a apporté des solutions les plus adaptées aux partenaires africains en intervenant dans des secteurs comme l’hôtellerie, le tourisme et la microfinance (pour toucher les TPE). Avec un objectif de déployer 2,5 milliards d’€ sur le continent via des garanties aux PME et TPE. Au moins 1,5 milliard d’€ ont déjà été financés dans le cadre d’une telle démarche», témoigne Grégory Clémente (Directeur général de Proparco). Le dernier apport en date de Proparco à l’économie réelle africaine remonte à mai 2020, avec un apport de 10 millions d’€ à COFINA (leader de la mésofinance en Afrique) pour refinancer des PME en Afrique de l’Ouest. Par ailleurs, Proparco sert aussi de canal idoine à l’UE pour financer les Etats d’Afrique les plus fragiles face à la Covid-19.

En matière financière, les cible idéales de l’AFD en Afrique sont les entreprises intervenant dans les domaines des ODD avec une taille critique, rappelle Grégory Clémente. « Le Groupe AFD tient à jouer son rôle en Afrique, même pendant la période de la Covid-19 », souligne Rémy Rioux. En joignant ainsi l’acte à la parole, l’AFD a signé le 7 juillet dernier à Lomé (Togo) avec la BOAD (bras financier de l’UEMOA) deux conventions de financement d’une somme totale de 175 millions d’euros (environ 114,8 milliards de FCFA).

En novembre 2020, l’AFD réunira 450 Banques de développement à Paris dans le cadre du «Forum de la paix 2020 de Paris », avec pour objectif d’instaurer un dialogue entre les expériences de développement de ces Banques, en allant au-delà de leurs lignes directrices classiques.

 G. G. K. E.