Lomé (© 2025 Afriquinfos)- La date du 8 janvier sera cette année encore celle de tristes souvenirs pour le football togolais. Il y a 15 ans, alors qu’il se rendait à Cabinda, l’enclave angolaise située entre le Congo-Brazzaville et la RDC, pour y disputer la Coupe d’Afrique, le bus de l’équipe de football du Togo était mitraillé par un mouvement séparatiste, le FLEC (Front de libération de l’enclave de Cabinda). Une demi-heure de feu nourri qui a entrainé la mort de deux membres de délégation togolaise et des blessés dont deux graves.
Des années ont passé, mais des questions demeurent jusque-là sans réponse. Qui entre la Confédération Africaine de football (CAF) et la partie togolaise, a décidé de rallier les 130 kilomètres qui séparent Pointe-Noire de Cabinda en bus? La CAF a toujours laissé entendre que les Togolais, n’ont pas respecté les consignes de sécurité, qui imposaient aux équipes de venir en avion et non en bus à Cabinda. On se souvient encore dès l’annonce de l’attaque, la réaction initiale de la CAF. ‘Je ne sais pas ce qui a pris le Togo de voyager en car ‘, avait déclaré Souleymane Habuba, son directeur de la Communication.
Ces instructions de voyager en avion, Hubert Velud, alors sélectionneur des Éperviers, jure, qu’elles ne lui ont jamais été données. D’autant plus que, le voyage en avion aurait pris plus de temps, avec une escale à Kinshasa, la capitale du Congo. Les versions divergent. Et quinze années après, la vérité autour du choix de la délégation des Eperviers de voyager par la route reste à éclaircir.
Du côté des indemnités aux victimes ou à leurs familles, la confusion est également de mise. L’une des difficultés étant de savoir qui doit payer les victimes: l’État Angolais? La Fédération Togolaise? La CAF ? Ou les assurances ? «Nous comptons assumer pleinement nos responsabilités et nous nous engageons à payer les indemnités dans un délai de 15 jours après réception des pièces requises», avait pourtant affirmé l’un des responsables d’une Compagnie d’assurances quelques jours après le drame.
Depuis, rien. Comme le confirme Hubert Velud, l’ancien sélectionneur des Eperviers : ‘On nous en avait beaucoup parlé à l’époque mais depuis, on n’a rien vu, rien du tout. Celui qui est le mieux placé pour en parler, c’est Obilalé. Parce que, lui, il est handicapé. C’est plus grave pour lui que pour nous parce que nous pouvons encore travailler, lui, il n’a pas pu continuer le football...’. En effet, seul Kodjovi Obilalé, le gardien de but, le plus gravement blessé dans l’attaque, a perçu de l’argent: 72.000 euros (plus de 45 millions de fcfa) émanant de la FIFA.
S. B.