Rabat (© 2025 Afriquinfos)- Le royaume du Maroc et les Émirats Arabe Unis ont conclu une série d’accords portant sur des projets d’envergure dans les domaines de l’énergie et de l’eau. Ce partenariat qui vise à, renforcer tant la sécurité hydrique que l’indépendance énergétique du Maroc, porte sur un montant record de 12 milliards d’euros.
Taqa Morocco (filiale du géant émirati de l’énergie Taqa), Nareva (filiale spécialisée dans les énergies appartenant à la holding royale Al Mada), et le fonds public Mohammed VI pour l’Investissement, ont signé trois accords avec le gouvernement marocain et l’Office de l’électricité et de l’eau potable (ONEE). L’ensemble des projets « sera détenu à parts égales » par Taqa Morocco et Nareva « avec une participation de 15% pour le Fonds Mohammed VI pour l’Investissement et les autres acteurs publics. Dans un communiqué commun, ces trois structures ont indiqué que « ces accords visent à renforcer la sécurité hydrique et l’indépendance énergétique du Maroc à l’horizon 2030 ».
Des projets d’envergure sont prévues dans les domaines de l’énergie et de l’eau. Le montant total des investissements s’élève à près de 130 milliards de dirhams (environ 12,5 milliards d’euros), a précisé Taqa Morocco. Au rang de ces projets, on cite la réalisation d’une ligne à haute tension de 1.400 kilomètres transportant de l’électricité verte du Sahara occidental jusqu’à Casablanca (ouest). Le Maroc a fortement misé ces 15 dernières années sur les énergies renouvelables qui fournissent 38% de l’électricité produite actuellement, et ambitionne d’atteindre 52% en 2030.Parmi les autres projets figure la construction de stations de dessalement d’eau de mer pour une capacité totale de 900 millions de m3/an, alimentées par des énergies renouvelables. Confronté à un stress hydrique aigu, le Maroc mise sur le dessalement pour accroître ses ressources hydriques. Le pays dispose de 16 stations de dessalement d’une capacité totale de 270 millions de m3 par an et entend atteindre 1,7 milliard de m3 par an d’ici 2030. Les investissements scellés concernent également la réalisation de nouvelles infrastructures de transfert de l’eau entre le bassin du fleuve Sebou (nord) et celui du fleuve Oum Errabiâ (centre) pour une capacité de 800 millions de m3/an.
Une première phase de ce projet, transférant le surplus d’eau du bassin du Sebou vers Rabat et le nord de Casablanca, est opérationnelle depuis l’été 2023. Les accords prévoient aussi l’augmentation de la production d’électricité renouvelable et le développement de centrales thermiques fonctionnant au gaz naturel sur le site de Tahaddart (nord).
S.B.