Centrafrique, Soudan du Sud et Egypte au menu du 22e sommet de l’UA à Addis-Abeba

Afriquinfos Editeur
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Consacré à une réflexion sur le développement de l’agriculture et la promotion de la sécurité alimentaire en Afrique, ce premier rendez-vous annuel de l’année 2014 apparaît, comparativement à la plupart des précédents, comme un événement de dossiers de moindre importance, mis à part les crises préoccupantes que traversent la République centrafricaine (RCA), le Soudan du Sud et l’Egypte.

Témoin de l’intérêt relativement faible observé autour de ces assises, la participation des leaders du continent s’établissait jusqu’à mercredi soir à moins de la moitié des 54 pays membres de l’organisation panafricaine.

En dehors des absents habituels comme José Eduardo dos Santos de l’Angola ou encore Paul Biya du Cameroun, les absences du Burkinabé Blaise Compaoré confronté à une remise en cause de son autorité par d’importants personnages de son système, de l’Ivoirien Alassane Ouattara, du Sud-soudanais Salva Kiir, du Nigérien Mahamadou Issoufou, du Congolais (RDC) Joseph Kabila, du Tunisien Moncef Marzouki, du Gambien Yaya Jameh et de bien d’autres sont remarquées.

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En revanche, ce sommet marque la première participation du Malien Ibrahim Boubacar Keïta (alias IBK) élu en 2013 lors d’une élection saluée par la communauté internationale comme un pas dans la bonne direction pour une sortie de crise dans le pays après le coup d’Etat de mars 2012 de l’ex-capitaine promu plus tard général de corps d’armée Amadou Sanogo et l’occupation du Nord du territoire par des groupes terroristes et jihadistes.

C’est aussi la première apparition sur la scène continentale et internationale après son investiture le 25 janvier à Antananarivo du Malgache Hery Rajaorimampianina suite à sa victoire à la présidentielle de novembre 2013, également une consécration aux yeux de la communauté internationale du retour à l’ ordre constitutionnel presque cinq ans après le coup d’ Etat d’ Andry Rajoelina, président de la transition sortant.

En marge des discussions des ministres des Affaires étrangères préparatoires à la rencontre au sommet des chefs d’Etat et de gouvernement et d’une réunion dite de haut niveau de quelques-uns de ces dirigeants tenue mercredi soir dans le cadre du Conseil de paix et de sécurité (CPS), l’UA a notamment plaidé pour un soutien sans faille à l’égard de Madagascar afin de l’aider à consolider le processus de sortie de crise.

A la lumière des défis à l’intégration économique continentale imposés par la résurgence d’un nouveau conflit au Soudan du Sud et la persistance des crises en RCA et en Egypte, force a été de constater la nécessité au cours de ce sommet de concrétiser l’Architecture de paix et de sécurité de l’organisation continentale bloquée par la lente évolution de la mise en place de la Force africaine en attente (FAA) depuis le dernier délai de 2010.

Comme pour le Mali, l’UA se montre toutefois déterminée à permettre de ramener la paix en RCA, où elle conduit une Mission internationale de soutien à la Centrafrique (MISCA), une force d’intervention autorisée par les Nations Unies dans le but précisément d’aider à la sécurisation et à la stabilisation de ce pays pauvre et enclavé d’Afrique centrale, sans accès à la mer.

Parallèlement à un appel des agences humanitaires pour la mobilisation de 152 millions de dollars pour répondre aux besoins d’assistance aux populations pour les trois prochains mois, elle a décidé d’organiser samedi en son siège de la capitale éthiopienne une conférence des donateurs en vue d’amasser plus de 500 millions de dollars au profit des activités de la MISCA.

Au Soudan du Sud, les participants aux travaux du 22e sommet de l’UA exhortent les deux parties en conflit, soit le pouvoir de Salva Kiir et la rébellion de l’ex-vice-président Reik Machar, à respecter l’accord de cessez-le-feu conclu le 23 janvier à Addis-Abeba.

Par ailleurs, en Egypte, le souhait est exprimé pour la tenue d’une élection présidentielle transparente et crédible et d’un dialogue politique inclusif visant à créer des conditions propices à la réconciliation nationale.

En rapport avec le thème général du sommet, « agriculture et sécurité alimentaire », la 30e session ordinaire du comité d’orientation du Nouveau Partenariat pour le développement de l’ Afrique (NEPAD) présidé par le chef de l’Etat sénégalais Macky Sall est revenue aussi mercredi sur l’urgence de mobilisation de financements pour permettre à l’Afrique de se doter d’infrastructures à la hauteur de ses ambitions de développement économique et social.

La grand-messe politique des chefs d’Etat et de gouvernement proprement dite, qui devrait s’étaler sur deux jours, accueille des personnalités étrangères, tels que le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, la présidente sud-coréenne Park Geun-hye et le secrétaire général de la Ligue arabe Nabil el Araby.