Zambie/ La veuve du président Sata ambitionne de devenir Présidente

Afriquinfos Editeur
5 Min de Lecture

La bataille pour la succession de l’ex-président Michael Sata est à son comble. Depuis la disparition le 28 octobre de l’ancien chef de l’Etat zambien des suites d’une longue maladie, il ne se passe pas une semaine sans qu’un nouveau candidat  ne se dévoile à la succession du président défunt.

La dernière en date est la veuve du président Sata. Plus connue comme gynécologue-obstétricienne et activiste pour l’amélioration de la santé maternelle, le docteur Christine Kaseba-Sata s’est lancée dans la course pour poursuivre, selon ses dires, l’action «visionnaire » de son mari à la tête de la Zambie.

L’irruption dans la vie politique de cette veuve, sème la zizanie dans le Front patriotique, le parti au pouvoir, mais aussi au sein de la famille Sata.

- Advertisement -

Des jours plus tôt, Mulenge Sata, le fils du président défunt et maire de la capitale, s’est prononcé  pour représenter le FP à l’élection présidentielle anticipée du 20 janvier. Miles Sampa, secrétaire d’Etat au Commerce et à l’Industrie et neveu de l’ancien président, s’est lui aussi porté candidat à la succession. Ces derniers se proposent d’œuvrer , grâce à  leur jeunesse et leur dynamisme, pour la réalisation de ses rêves.

Des rêves à bout desquelles l’ex président n’a pas pu arriver. Sata était arrivé au pouvoir en faisant campagne pour un meilleur partage de la prospérité et pour réduire l’influence chinoise sur l’économie du pays. Des promesses qui n’ont pas été tenues. Les trois années de présidence de Michael Sata ont été marquées au contraire par le resserrement des liens avec la Chine et l’approfondissement du fossé entre l’élite et le peuple.

Guerre desuccession

La bataille pour la succession de Sata a commencé avant même la mort de ce dernier. En l’absence de l’homme fort ,lors de ses voyages pour se prodiguer des soins, des vocations se sont affirmées au sein du parti.

D’où un trop-plein de candidatures au sein du FP. Son comité exécutif, qui se réunira cette semaine (le jeudi 27 novembre), devra choisir parmi les dix prétendants déclarés son nouveau chef pour succéder à Sata.

Le candidat le plus en plus en vue est Edward Lungu, l’actuel ministre de la Défense et le secrétaire général du parti au pouvoir. L’homme jouit d’une immense popularité auprès notamment des jeunes adhérents du FP. Des observateurs craignent que les intenses rivalités entre les différents candidats à la succession de Michael Sata ne débouchent sur l’explosion du parti fondé par ce dernier.

C’est sans doute pour éviter une scission possible que le nom de la veuve Sata a été avancé comme la candidate du parti au pouvoir à la présidentielle anticipée du 20 janvier.

Dans un communiqué publié après la remise formelle de sa candidature pour diriger le parti, Christine Kaseba-Sata a déclaré qu’elle n’était la candidate d’aucune faction et qu’elle s’engageait à restaurer l’unité et l’ordre si elle était désignée. « Depuis le décès de mon mari, c’est avec une profonde tristesse que j’observe, a-t-elle déclaré, les drames qui frappent le parti et ses divisions grandissantes. Il est urgent de rapprocher les différentes factions du parti et de consolider les acquis de l’époque du feu président. »

Selon les médias locaux, la candidature de l’ancienne première dame n’a pas été très bien accueillie par le  public zambien, qui voit d’un mauvais œil  cette ambition de la part d’une femme encore en période de deuil.

Classé parmi les pays néo-émergents, la Zambie enregistre depuis dix ans une croissance supérieure à 6%. Le pays tire profit de ses exportations de cuivre, dont il est le 7e producteur mondial, et de sa politique d’industrialisation, inspirée du modèle chinois.

P. Amah