En Namibie, la frontière orientale du désert du Namib est le théâtre de phénomènes botaniques bien étranges : on trouve une vaste étendue de prairies clairsemées de ronds évidés. Les 5 à 10 centimètres de pluie qui tombent en moyenne chaque année permettent à quelques herbes de pousser dans ce désert. Cependant, cette couche de verdure est « trouée » de ronds sans herbe, délimités par de l’herbe plus dense et plus élevée qu’ailleurs. D’après les légendes locales, les pas que les Dieux laissent sur terre seraient à l’origine de ces cercles.
Lorsque les cercles ont été découverts en 2005, on a tout de suite attribué le phénomène à la présence de termites dont les galeries ou les rejets chimiques empêcheraient à la végétation de se reformer à ces endroits. Des recherches plus approfondies effectuées deux ans plus tard n’ont pas réussi à confirmer la théorie des termites. Les autres théories telles que la radioactivité du sol, l’influence nocive des plantes voisines, les remontées d’hydrocarbures contenus dans le sous-sol ou l’organisation spécifique de végétaux capable de créer des « no plant’s lands », ont également été abandonnées.
Face à ce mystère scientifique, les chercheurs ont pensé qu’il fallait avant tout connaître le phénomène avant de pouvoir l’expliquer. Les travaux qui ont suivi ont conduit à des trouvailles intéressantes : ces taches, que beaucoup croyaient permanentes, possèdent en réalité un vrai cycle de vie. C’est l’entomologiste américain Walter Tschinkel qui a fait cette découverte. A la différence des classiques cercles de fées, connus des amateurs de champignons, qui croient d’années en années, le cercles de fée de Namibie n’évoluent presque pas. Les rayons de ces cercles, compris entre 2 et 12 mètres, ne varient pas après leur apparition. La formation de ces cercles se fait en deux temps : tout d’abord les végétaux du centre du cercle disparaissent puis la couronne d’herbes qui les entourent s’installe. Ensuite, s’installe une période de stabilisation pendant laquelle le cercle n’évolue pas. Enfin, le cercle finit par disparaitre, « re-végétalisé ». Seul le cercle d’herbes hautes qui l’entouraient reste visible, comme le spectre de ces cercles mystérieux. Il existe certains cas de cercles qui ont « ressuscités » en se revidant de ses végétaux.
Le scientifique américain, en comparant les images satellites avec ce qu’il a observé sur le terrain, a réussi à établir l’âge moyen de ces cercles : 41 ans. Les cercles de tailles moyennes vivent plus longtemps (jusqu’à 75 ans) tandis que les cercles géants ou nains ont une espérance de vie bien plus réduite. Ainsi, grâce à ces découvertes récentes, les chercheurs savent à présent que les cercles de fées de Namibie sont dynamiques mais cela ne fait que complexifier encore plus le mystère. A quand une théorie extra-terrestre ?