Des violations graves des droits de l’homme commises en Côte d’ Ivoire tant par l’actuelle majorité que par l’opposition (expert onusien)

Afriquinfos Editeur
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Lors d'une conférence de presse tenue au Palais des Nations à Genève, l'expert indépendant des Nations Unies sur les droits de l' homme en Côte d'Ivoire, Doudou Diène a préconisé que l'intégration de la notion de vérité, la promotion d'une justice impartiale et la condamnation des coupables comme pistes pour améliorer les droits de l'homme .

L'expert indépendant des Nations Unies sur les droits de l’homme en Côte d'Ivoire, Doudou Diène a déclaré que « les sources profondes et durables de cette crise relèvent, entre autres, de trois facteurs : une lutte politique au détriment des droits fondamentaux du peuple ivoirien, la cristallisation de la rivalité politique autour de l'ethnicité, une culture d'impunité durable ». Selon lui, ces éléments expliquent « les violations graves des droits de l'homme dans les deux camps ».

« La Côte d'Ivoire est un pays-région marqué profondément par la diversité ethnique et culturelle », a expliqué l'expert indépendant. « Lier la question du foncier rural et de l'ethnie constitue une véritable bombe à retardement dont les déflagrations successives et régulières ont ponctué la vie et profondément bouleversé la société ivoirienne ». « Pour retrouver une paix véritable le peuple ivoirien doit viser la construction d'un multiculturalisme, démocratique, égalitaire et interactif », a souligné Doudou Diène.

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Doudou Diègne a dit que « malgré des progrès considérables, la sécurité dans le pays est encore instable. De nombreuses armes continuent à circuler et sont susceptibles d'être utilisées illégalement afin de commettre des violations des droits de l’homme ». Il a ajouté que « la situation des supplétifs et forces associées du FRCI a été citée par de nombreux acteurs comme l'une des causes principales de l'insécurité actuelle ».

Pour permettre la restauration du respect des droits de l'homme en Côte d'Ivoire, l'expert a suggéré une « promotion d'une justice impartiale tant par les moyens et la poursuite de tous les responsables d'actes de violations des droits de l'homme que par le respect des droits de la défense et des conditions de détention ». Doudou Diègne a tenu à souligner l'importance du rôle de la justice internationale.

Il a exprimé sa « satisfaction quant à la récente décision de la Cour Pénale Internationale d'inclure les crimes commis entre le 19 septembre 2002 et le 28 novembre 2010 et de ne pas se limiter aux crimes commis lors de la période post-électorale ».