Nanterre (© 2018 Afriquinfos) – L’industriel breton Vincent Bolloré a été placé en garde à vue en début de matinée de ce mardi 24 avril dans les locaux de la police judiciaire à Nanterre, en France.
Sur le milliardaire homme d’affaires, pèsent des soupçons de corruption en Afrique, notamment sur les conditions d’obtention en 2010 de deux des seize terminaux à conteneurs dans les ports de Lomé et Conakry, rapporte Le Monde.
De l’avis du parquet français, le chef d’entreprises aurait profité de son agence de communication Havas pour faire accéder au pouvoir des chefs d’Etat africains, et ainsi ravir des concessions d’exploitation de ces terminaux.
Ils établissent en effet un parallèle entre la gestion des campagnes présidentielles en 2010 des présidents guinéen Alpha Condé et togolais Faure Gnassingbé à des prix dérisoires par Havas, et l’acquisition des droits portuaires par Bolloré Africa Logistics.
Dans cette affaire, d’autres cadres du groupe ont eux aussi été placés en garde à vue ce mardi, notamment le directeur général du groupe Bolloré, Gilles Alix, et Jean-Philippe Dorent, responsable du pôle international de l’agence de communication Havas.
Selon le Monde, de nombreux documents ont été saisis lors de perquisitions réalisées en avril 2016 au siège du groupe Bolloré à Puteaux (Hauts-de-Seine). Ils contiendraient des morceaux communs avec la thèse de la justice française sur la sous-facturation des campagnes présidentielles menées par Havas.
Le groupe dément une quelconque irrégularité
Ce mardi, le groupe a “formellement” démenti des quelconques irrégularités dans des activités en Afrique. Le groupe français Bolloré a « formellement » démenti mardi avoir commis des irrégularités dans des activités en Afrique, après le placement en garde à vue de son PDG Vincent Bolloré pour des soupçons de corruption autour de l’attribution de concessions portuaires en Guinée et au Togo.
« Le groupe Bolloré dément formellement que sa filiale de l’époque SDV Afrique ait commis des irrégularités. Les prestations relatives à ces facturations ont été réalisées en toute transparence », a indiqué le groupe dans un communiqué.
L’homme d’affaires est entendu dans le cadre d’une information judiciaire ouverte à Paris qui vise à déterminer si le groupe Bolloré a utilisé ses activités de conseil politique pour obtenir la gestion des ports de Lomé, au Togo, et de Conakry, en Guinée.
« Le lien qui tente d’être fait par certains entre l’obtention de ces concessions et les opérations de communication est dénué de tout fondement économique et révèle une méconnaissance lourde de ce secteur industriel », dénonce le communiqué du groupe Bolloré.
« Face à une concurrence forte, c’est l’expertise reconnue du groupe, ses capacités financières, son réseau industriel, son expertise portuaire depuis plus de 30 ans, les investissements qu’il réalise sur le continent africain qui lui permettent de se voir attribuer des concessions portuaires », poursuit le texte.
Une perquisition avait eu lieu en avril 2016 à la tour Bolloré de Puteaux (Hauts-de-Seine), siège notamment du groupe Bolloré Africa Logistics, en particulier dans les bureaux de Vincent Bolloré, alors PDG du groupe.
Lestée par cette annonce, l’action Bolloré perdait 5,02% mardi midi à la Bourse de Paris, à 4,24 euros dans un marché à l’équilibre (-0,09%).