Togo : Vent en poupe pour la filière rizicole

Afriquinfos Editeur
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La basse vallée du fleuve Mono présente un potentiel aménageable estimé à 14.700 hectares et le présent projet intégré s'étendra avec l'ouverture prochaine d'un nouveau site rizicole de 500 ha qui bénéficiera de financements des partenaires. La vallée offre les possibilités d'exploitation en plein temps, alors que les populations locales qui s'essayent à la riziculture n'ont jusque-là que la pratique de la culture saisonnière.

Le gouvernement togolais entend impulser une dynamique à la riziculture pour éviter dorénavant le gap de plus de 50.000 tonnes de riz importé annuellement et mise sur une exploitation maximale de cette vallée.

Pour le moment, les riziculteurs de la vallée saluent un meilleur rendement sur la campagne écoulée et font état d'une performance de 6 tonnes/ha contre 4,5 tonnes/ha précédemment, dans le village de Agomé-Glozou dans cette basse vallée à près de 100 km à l'est de la capitale togolaise et faisant frontière avec le Bénin voisin.

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Le projet qui est à ses véritables débuts vise la production de riz par l'irrigation et l'utilisation des motoculteurs pour une augmentation des surfaces cultivables et intègre une station complexe de pompage avec électrification.

En fait, dans sa politique de relance du secteur agricole, le gouvernement togolais a mis l'accent sur les cultures porteuses de croissance telles que le maïs, le sorgho, le riz, le niébé, l' igname, le manioc.

Les autorités togolaises se rassurent que la réussite de la politique rizicole globale permettra au pays de réduire de près de 14 milliards de francs Cfa (environ 26 millions USD) les dépenses d'importations du riz.

La relance agricole engagée a permis des excédents céréaliers sur trois campagnes successives (2009, 2010 et 2011), amenant le Programme alimentaire mondial (PAM) à conclure divers contrats d' approvisionnement en maïs portant sur quelques dizaines de milliers de tonnes avec le Togo.

Pour le riz spécifiquement, le Togo entend doubler la production à l'horizon 2015 en comptant sur des appuis à travers le vaste Programme National d'Investissement Agricole et de Sécurité Alimentaire (PNIASA) estimé à 600 milliards de francs Cfa (1,1 milliard USD).

Ceci, pendant que trois types de riziculture sont jusque-là pratiqués au Togo, plus précisément la riziculture de bas-fond (60% ), la riziculture irriguée (30%) et la riziculture pluviale (10%) avec, jusqu'en 2004, des rendements peu conséquents de l'ordre de 1 à 2 tonnes à l'hectare.

La relance agricole et surtout de la riziculture s'est renforcée avec un appui de la Chine en avril dernier, où a été inauguré un Centre pilote des techniques agricoles du Togo, construit par la Chine dans le cadre des mesures annoncées en 2006 à Beijing au Sommet du Forum sur la Coopération sino-africaine.

Ce centre, évalué à 40 millions de yuans (3,1 milliards de francs Cfa), a pour vocation de former des vulgarisateurs et exploitants agricoles togolais sur les techniques modernes de production agricole, notamment du riz mais aussi dans la conception et la gestion de projets.

Des variétés de riz chinois y sont expérimentées et "donnent près de 8 tonnes par hectares", une hausse par rapport au rendement des variétés togolaises, avait relevé à cette occasion le ministre de l'Agriculture, Messan Ewovor.

"Nous devons donc travailler pour dupliquer ces performances dans les exploitations du Togo afin d'améliorer la productivité et la rentabilité agricoles", avait-il souligné, pendant que près de 80 hectares seront consacrés à la production de riz sur un périmètre irrigué de Mission-Tové, bourgade à près de 40 km à l' ouest de la capitale togolaise.

Des sources de l'Institut togolais de recherche agronomique ( ITRA), le riz est la troisième céréale de la base alimentaire après le maïs et le sorgho au Togo. La production nationale de riz est passée de 40.000 tonnes à 86.000 tonnes de paddy, entre 1991 et 2004, avec une moyenne de production estimée à 70.000 tonnes de paddy soit environ 45.000 tonnes de riz marchand.