Pour le parti au pouvoir à Lomé (Unir), le CST aura négativement marqué les esprits en devenant l’architecte des innombrables marches de protestation qui handicapent ou perturbent la vie économique du pays depuis plusieurs mois. Pour les sympathisants de ce Collectif qui regroupe partis d’Opposition et plusieurs organisations de la société civile, ce nouveau venu dans le paysage politique togolais est le principal empêcheur de la tenue d’élections législatives non consensuelles.
Une chose est sûre : on ne peut plus faire des analyses, des projections, des mises en perspective autour de la vie politique togolaise sans évoquer le nom de ce Collectif qui a indirectement suscité la naissance d’un autre : « Collectif arc-en-ciel ». Le 12 juin 2012, ils étaient des milliers de Loméens de diverses couches sociales à avoir répondu massivement à l’appel du Cst dirigé par Me Zeus Atta Ajavon. Le ministre Bawara qualifiera cette foule de simples amas de « badauds » ; l’ambassadeur de l’Ue (Union européenne) auprès de la République togolaise (P. Spirlet) qualifiera cette foule d’« impressionnante » ; alors que du côté des organisateurs, on a évoqué le chiffre de 100 mille personnes descendues dans les rues.
Quel que soit le nombre de Togolais qui avaient spontanément répondu à l’appel du CST pour dénoncer de nombreuses injustices sociales au Togo, leur mobilisation a eu le mérite de secouer le cocotier de l’indifférence des uns et des autres face à ce que le président « Faure Gnassingbé a lui-même qualifié de minorité qui s’enrichit sur le dos de la majorité ».
La litanie de contestations dans plusieurs secteurs (enseignement, corps médical, masse estudiantine, fonctionnaires d’une manière générale) qui ont suivi depuis juin 2012 la descente dans les rues du CST témoigne des grosses attentes du peuple togolais pour goûter aux fruits de la croissance retrouvée de l’économie de leur Etat depuis plus de trois ans. Le dialogue auquel appellent de leurs vœux beaucoup de Togolais ces dernières semaines mérite de prendre aussi en compte cette somme de préoccupations étalées atypiquement dans les rues depuis douze mois.
Afriquinfos