"Nous ne sommes pas ici dans un jeu où tout serait permis, il s'agit d'une enquête judiciaire sur des crimes très graves qui ont été commis", a déclaré Essolissam Poyodi.
Il a annoncé l'interpellation lundi d'un député proche de l'opposition cité dans cette affaire et qui était en cavale depuis quelques jours.
A ce jour, 23 personnes sont interpellées et déférées. Parmi elles, figurent l'ancien président de l'Assemblée nationale et ancien Premier ministre Agbéyomé Kodjo, leader du parti OBUTS (opposition), son vice -président Gérard Adja, le secrétaire général de l'ADDI, Alphonse Kpogo, le président de la Jeunesse de l'Alliance nationale pour le changement (ANC), Jean Eklu, des responsables locaux de l'ANC et un autre député proche de ce parti dissident de l'Union des forces de changement (UFC).
Le Collectif sauvons le Togo (CST), un regroupement de partis d'opposition et d'associations, dénonce les interpellations en cours qui s'opèrent principalement dans ses rangs et appelle à une enquête internationale indépendante sur la série d'incendies ayant ravagé d'importants marchés du pays et des cas de tentative d'incendie enregistré à travers le pays.
Selon ce Collectif, les interpellations relèvent d'une manœuvre politique destinée à démobiliser les militants des partis membres et aussi à discréditer ces partis membres dans la perspective des élections législatives prochaines au Togo.
Il fait pression sur le gouvernement pour la libération des personnes interpellées et organise à cet effet des marches de protestation hebdomadaires qui ont mobilisé, déjà, des milliers de personnes dans les rues.
Face à cette pression, le procureur de la République a haussé le ton en mettant en garde contre les manœuvres visant à favoriser l'impunité.
"Ceux qui par leur action favorisent l'impunité des auteurs en deviennent complices du fait des manœuvres qu'ils organisent en vue de les soustraire aux poursuites", a dit le procureur lundi.
