Togo/Manifestations de juin 2025 à Lomé: La Justice dresse le point global des procédures légales et leurs résultats

Afriquinfos Editeur
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Scènes de manifestations dans certains quartiers de Lomé ces 26, 27 et 28 juin 2025 (photo, DR: RFI)

LOME (© 2025 Afriquinfos)- Le Procureur de la République près le TGI (Tribunal de Grande Instance) de Lomé, Talaka Mawama, a dressé ce 06 juillet 2025 sur TVT (Télévision publique) le point judiciaire des violences ayant émaillé les manifestations du mois de juin 2025 dans la capitale togolaise.

Scènes de contestation dans les rues de Lomé les 26 et 27 juin 2025 (photo, Twitter E. Sodji)

De l’avis du magistrat Talaka Mawama, les personnes interpellées en juin 2025 par les Forces de sécurité du Togo ont été globalement accusées de «troubles aggravés à l’ordre public».

Le 04 juillet dernier, au TGI de Lomé, est passé en jugement un lot de personnes arrêtées dans le cadre des manifestations des 26, 27 et 28 juin 2025.   

Sur les «55 individus interpellés, 18 ont été remis en liberté pour absence ou insuffisance de charges», 31 personnes ont été placées sous mandat de dépôt et traduites devant le TGI en flagrant délit, a rapporté ce magistrat. Sur ce lot de personnes jugées, «12 ont été reconnues non coupables et relaxées», «18 prévenus ont été déclarés coupables et condamnés pour chacun à 12 mois de prison, dont 11 avec sursis, et un prévenu reconnu mineur et remis en liberté», a détaillé Talaka Mawama.

Il a souligné au passage que 3 autres prévenus présentés au Procureur près le TGI, «au regard de lourdes charges retenues contre eux, font l’objet d’une procédure de crimes et délits de troubles aggravés à l’ordre public, et apologie de crimes et délits».

Dans l’ensemble, sur le mois de juin 2025, «114 personnes ont été interpellées, 87 remises en liberté, 18 placées en détention et jugées, et 9 autres font l’objet d’une information judiciaire», a résumé cet officiel de la Justice togolaise.

L’Opposition togolaise a dénoncé au terme des manifestations du 26 au 28 juillet 2025 à Lomé «au moins 5 décès, un grand nombre d’arrestations et des blessés», tout en exigeant la lumière judiciaire sur ces faits. Plusieurs OSC du Togo pour leur part continuent de tabler sur le chiffre d’au moins «07 morts et des disparus» comme bilan de ces manifestations du 26 au 28 juin, en dénonçant la «violence inouïe des répressions qui se sont abattues sur les manifestants, avec un recours déplorable à des miliciens».

La France a exhorté, la semaine écoulée, les autorités togolaises à faire la lumière judiciaire sur ces faits. Cinq ministres togolais ont réaffirmé dans la foulée, le 04 juillet dernier, devant le corps diplomatique accrédité au Togo, que les manifestations intervenues durant le mois de juin 2025 «étaient illégales, illicites» et ont suscité de la violence à l’égard des Forces de l’ordre dans le seul souci de faire «jeter une image de sinistrose» sur la vie socio-économique et politique en République togolaise, vie qui est «normale», selon leurs dires.

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