Togo/Législatives et régionales 2024: L’ANC en reconquête de l’électorat avec des arguments de contestation vive du pouvoir

Afriquinfos Editeur
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Des affiches électorales dans une rue de Lomé, le 24 avril 2024 au Togo.

L’ANC (Alliance nationale pour le changement, grand parti d’opposition togolais) a appelé jeudi 25 avril 2024 lors d’un meeting à Lomé ses militants à sortir « massivement » le 29 avril pour les élections législatives et régionales.

Vêtus de tee-shirt orange (la couleur du parti), quelques centaines de militants de cette formation politique se sont retrouvés dans un quartier populaire de la capitale togolaise. « Je vous invite à sortir massivement le 29 avril pour voter pour l’ANC », a lancé Jean-Pierre Fabre, président de l’ANC. « Nous devons avoir la majorité à l’issue de ces élections pour arrêter le désordre à l’Assemblée nationale », a appuyé Francis Pedro Amuzu, candidat de l’ANC aux législatives. Les militants du parti ont été fortement sensibilisés sur la manière de voter, afin d’éviter les bulletins nuls.

« Nous saisissons l’occasion des élections législatives pour rompre les chaînes de l’esclavage qui entravent le peuple togolais. La révision constitutionnelle témoigne de l’irresponsabilité du pouvoir qui régente la vie politique togolaise depuis 60 ans« , a déclaré M. Fabre. « Quels que soient les résultats du double scrutin, la crise est là », a-t-il martelé, affirmant que la révision constitutionnelle « ne vise qu’un seul objectif : le maintien (du Président) Faure Gnassingbé au pouvoir ad vitam æternam ». Pour Afi Akpé (militante de l’ANC), le parti doit décrocher la « majorité » à l’Assemblée nationale pour « mettre de côté cette mauvaise Constitution ». Adoptée à l’unanimité le 19 avril par les députés, la nouvelle Constitution fait basculer le pays d’un régime présidentiel à un régime parlementaire et acte la disparition de l’élection du Président de la République au suffrage direct, dont la prochaine était prévue au premier semestre 2025.

Ce sont les députés qui éliront le Chef de l’Etat pour un mandat de quatre ans, renouvelable une fois. Le véritable exercice du pouvoir résidera entre les mains du Président du Conseil des ministres, une sorte de super-Premier ministre. Le chef du parti vainqueur des élections du 29 février sera nommé à cette nouvelle fonction. L’opposition craint que le texte ne laisse la voie libre à la prolongation du Président Faure Gnassingbé, au pouvoir depuis le 03 mai 2005 à la suite de son père, resté près de 38 ans aux manettes du pays.

© Afriquinfos & Agence France-Presse

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