Tirailleurs africains de Thiaroye de 1944: Le Sénégal remet au goût du jour la défense intégrale des droits des victimes

Afriquinfos Editeur
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Dakar (© 2024 Afriquinfos)- Avec son nouveau Gouvernement, l’exécutif Sénégalais entend rouvrir l’enquête sur le massacre du 1er décembre 1944 de tirailleurs africains de Thiaroye, au Sénégal et faire justice à ces derniers. C’est ce qu’a encore précisé ce 8 mai 2024 le vice-président du Pastef.

Alors que l’ancien gouvernement sénégalais a toujours prétendu l’inexistence du corps du crime du massacre de Thiaroye,  notamment des fausses communes, pour l’exhumation afin de dénombrer le nombre de victime réelles dans ce massacre, le Sénégal a introduit un recours devant la Cour Européenne des droits de l’homme pour exiger l’ouverture des fausses communes et procéder au dénombrement réel des victimes, et l’accès aux archives, (un recourt jugé recevable).

‘’Aucune fouille n’a jamais été menée sur le corps du crime’’. Et ce, ‘’parce que la France n’entend pas qu’une telle infamie ne puisse pas leur faire porter le chapeau. A l’époque, quand le premier ministre Ousmane Sonko avait posé la question, demandant l’ouverture d’une enquête donnant accès à l’ouverture des fosses communes dans lesquelles ont été enterrées les victimes, le ministre de la défense de l’époque avait répondu qu’il n’était pas au courant de l’existence de cette fausse commune’’, a expliqué Dialo Diop, ex-militant de longue date de la gauche sénégalaise, aujourd’hui vice-président du Pastef chargé des questions panafricaines et mémorielles.

Selon la même source, le rapport disponible sur ce massacre réduit le nombre de morts et de victimes. r’Dans le rapport, on voit inscrits 35 morts  35 condamnés. Le document ne mentionne non plus que des survivants au massacres ont été jugés, certains condamnés à perpétuité’’, a-t-il fait en outre observer, tout en assurant que selon leur ‘’ hypothèse de départ, il faut multiplier ces chiffres par 10’’.

Même si en 2014, le président français de l’époque François Hollande avait promis de mettre à disposition de Dakar les archives permettant d’élucider les contours de ce drame, rien n’a été fait en ce sens jusqu’à ce jour, a entre-autre déplore M. Diop, dans un entretien accordé à Rfi. ‘’Elles ne sont toujours pas consultables malgré qu’elles soient numérisées. Selon des sources, ces archives se seraient perdues’’, a fait savoir le chargé des questions panafricaines et mémorielles.

Avec  cette nouvelle équipe qui conduit le Sénégal, la procédure pour une justice des soldats de Thiaroye est sur de nouvelles et de bonnes voies. Car  M. Diop, ‘’aujourd’hui ce ne sont plus les éléments de la France qui gouvernent le pays, mais de vrais Patriotes africain ‘’, a précisé ce Militant de longue date de la gauche sénégalaise.

Le 8 mai 1945, marquait la fin de la Seconde Guerre mondiale, l’un des événements tragiques des derniers mois de ce conflit fût le massacre, le 1er décembre 1944, de tirailleurs africains tout juste rapatriés d’Europe au camp de Thiaroye, au Sénégal. Ils réclamaient de l’administration coloniale française le paiement de leurs primes de démobilisation. La répression de leur mouvement par l’armée française fut sanglante. Militant de longue date de la gauche sénégalaise, Dialo Diop, aujourd’hui vice-président du Pastef chargé des questions panafricaines et mémorielles, est l’invité d’Afrique midi.

Vignikpo Akpéné

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