Lomé (© 2025 Afriquinfos)- La cour d’appel de Lomé a rejeté le 26 février la demande de mise en liberté provisoire du poète et activiste togolais « Affectio ». Accusé d’« appel à l’insurrection » pour un poème publié sur Facebook, où il invitait les Togolais à « faire leur part » et à « s’indigner », l’activiste « Affectio » restera en prison jusqu’à son procès. Sa demande de liberté provisoire a été rejetée mercredi par la Cour d’appel de Lomé.
Le poème incriminé, intitulé « Fais ta part », dénonçait l’arbitraire et l’oppression. Ironie du sort, son auteur vit aujourd’hui ce qu’il condamnait. L’avocat d’Affectio, Me Paul Dodzi Apévon, a tenté un recours en appel pour obtenir sa remise en liberté, mais sans succès. « Nous avons plaidé devant la chambre d’instruction, mais la Cour a jugé notre appel recevable en la forme, irrecevable au fond », a expliqué Me Apévon au micro de RFI.
Il s’indigne : « C’est incompréhensible. Qu’a fait Affectio ? Il a partagé sur les réseaux son ressenti sur le pays avec un poème appelant les Togolais à ‘faire leur part’. Qu’y a-t-il de mal là-dedans ? Si un magistrat ne peut plus agir face à l’arbitraire parce qu’on lui ordonne d’arrêter quelqu’un, c’est un problème grave pour notre pays. » L’avocat ajoute avoir entendu dans les couloirs que le dossier serait renvoyé en jugement. « Ils ont refusé la liberté provisoire pour préparer un procès. Nous serons là pour nous défendre », promet-il.
Pour les autorités, la phrase « Indignez-vous » dans le poème est un appel à la révolte contre les institutions. Cette interprétation a valu à Affectio son incarcération, déclenchant une vague de colère chez les défenseurs des droits humains et les politiques togolais. Beaucoup y voient une atteinte croissante à la liberté d’expression et dénoncent une justice sous influence, où la balance penche toujours du côté des puissants.
L’incarcération d’ « Affectio» a provoqué une vague d’indignation parmi les défenseurs des droits de l’homme et les acteurs politiques togolais. Beaucoup dénoncent une menace grandissante sur la liberté d’expression au Togo et s’interrogent sur l’ampleur des restrictions imposées aux voix dissidentes dans le pays.
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