Lomé (© Afriquinfos 2018)-L’opposition togolaise, engagée dans des pourparlers avec le pouvoir, a annoncé lundi qu’elle n’accepterait « jamais que Faure Gnassingbé se représente » pour un quatrième mandat, lors de l’élection présidentielle prévue en 2020.
Après plus de six mois de manifestations populaires pour demander la démission du président togolais, au pouvoir depuis 2005, opposition et parti au pouvoir ont commencé des négociations difficiles sous l’égide du président ghanéen Nana Akufo-Addo.
Suite aux pourparlers enclenchés depuis un mois, avec précisément que trois journées de discussions, les échanges semblent bloqués sur un principal point de discorde: la non-rétroactivité de la limitation du nombre de mandats présidentiels.
D’après Jean-Pierre Fabre, chef historique de l’opposition, « C’est trop facile (…) de dire aujourd’hui que les trois mandats exercés ne comptent pas. Faure Gnassingbé se trompe. On n’acceptera jamais qu’il se représente en 2020 », a-t-il dit lors d’une conférence de presse.
Pour la coordonnatrice de la coalition de l’opposition des 14 partis « c’est vraiment immoral, c’est une escroquerie politique », a déclaré Brigitte Adjamagbo-Johnson.
« S’il maintient cette position, il manque profondément d’éthique. Il est le seul à pouvoir faire le choix de sortir par la grande porte ou par la petite ».
Les pourparlers n’ont pour l’instant duré que trois journées, et la dernière, vendredi, s’est tenue après une pause de près d’un mois.
La coalition, qui est parvenue à faire pression sur le gouvernement par ses marches quasi hebdomadaires réunissant des dizaines de milliers de manifestants depuis le mois de septembre, réclame également « un mode de scrutin uninominal à deux tours ».
Toutefois, le président ghanéen a dans une déclaration au terme de la journée de pourparlers de vendredi, « encouragé les parties à toujours restés ouvertes aux propositions faites par l’un et l’autre, mais de prendre en considération l’intérêt supérieur de la nation ».
Faure Gnassingbé en est aujourd’hui à son troisième mandat, ayant été réélu lors de scrutins contestés par l’opposition, en 2010 et en 2015. Il a succédé à son père, qui a gouverné le Togo d’une main de fer pendant 38 ans.
Xavier-Gilles CARDOZZO