Le Togo au chevet des victimes de fistules obstétricales grâce au FNUAP

Afriquinfos Editeur
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Le ministre de la santé, Pr Charles Kondi Agba et la Représentante de l’UNFPA (Fonds des Nations Unies pour la population) au Togo, Mme Cécile Mukarubuga, étaient en visite le vendredi 2 novembre dernier au Centre Hospitalier Régional (CHR) de  Sokodé (nord-Togo, 339 km de Lomé). Cette visite avait pour finalité majeure de lancer une nouvelle campagne de réparation chirurgicale des fistules obstétricales. Une initiative enclenchée par le gouvernement togolais avec l’appui technique et financier de l’UNFPA et l’expertise médicale de « Solidarité Santé et Développement », une ONG belge.

Démarrée le 30 octobre 2012, cette campagne était conduite par une équipe médicale belge placée sous la houlette du Pr Emile de Backer, spécialiste réputé dans la réparation de fistules et opérant en RDC (République Démocratique du Congo) depuis plus d’une dizaine d’années. Au terme de cette campagne qui a pris fin le 09 novembre 2012, le nombre de cas de fistules réparées au Togo depuis 2010, avoisine les 300 sur les 500 cas de prévalence estimée à ce jour dans le pays. Certes, la femme porteuse de fistule obstétricale réparée retrouve son sourire, mais ceci ne saurait se renforcer si la cure de la maladie ne s’accompagne pas d’un appui systématique à la victime pour sa réinsertion socio-économique.

 Au cours de leur visite, le ministre Agba et Mme Mukarubuga se sont entretenus avec l’équipe médicale belge en charge des opérations. Ils ont ensuite échangé avec les patientes déjà opérées et celles qui étaient en attente de l’être. D’un coût estimé à 24 millions de fcfa, cette campagne, la 5ème du genre depuis 2010, a été appuyée financièrement à 76% par le Fonds des Nations Unies pour la Population. Cette série d’administration de soins a aussi été une occasion de transfert de compétences, dans la mesure où l’équipe de spécialistes belges a eu à former des médecins togolais à la réparation de la fistule.

Le lancement de cette nouvelle campagne a en outre été l’occasion pour M. Agba de sensibiliser les populations à ce mal considéré jusqu’alors comme incurable et répugnant. A travers son message, le patron du département de la Santé a dénoncé les rumeurs qui entourent la fistule et a exhorté l’assistance à se passer des attitudes stigmatisantes ou méprisantes que l’on pourrait afficher vis-à-vis des patientes. Venus de toutes les régions du Togo, les bénéficiaires de cette opération sanitaire (qui pour la plupart souffrent de ce mal depuis au moins une dizaine d’années) nourrissent l’espoir de retrouver leur sourire et leur dignité, après avoir monté sur le billard.

Un mal qui compromet la vie des femmes touchées

La fistule obstétricale survient après des accouchements rendus difficiles par un travail trop long ou l’absence de personnel qualifié lors de la délivrance.La pression exercée sur les organes de voisinage du vagin (vessie ou rectum), où le fœtus va rester de façon prolongée, crée une nécrose puis une communication (dite fistule) entre ces organes et le vagin. Ainsi, la morbidité va se manifester généralement par un écoulement permanent des urines à travers le vagin (communication avec la vessie). Dans certain cas, c’est la perte permanente des excrétas si la communication s’est établie entre le vagin et le rectum. Dans le pire des cas, l’on peut assister à une perte permanente à la fois des urines et des excrétas, témoin d’une double lésion.

Un sketch de sensibilisation en langue Te portant sur le regard de la société, les dégâts au sein des couples et les conséquences que subissent les porteuses de cette morbidité a été présenté à l’assistance lors du lancement de cette campagne. Ont pris part également à ce lancement, le Préfet de Tchaoudjo (qui abrite Sokodé), des autorités administratives et religieuses de la même Préfecture et de la ville de Sokodé, le Directeur Régional de la Santé, le Directeur du principal Hôpital public de la cité précitée et ses collaborateurs, des responsables d’ONGs et le Président de l’ONG belge, « Solidarité Santé et Développement » ainsi que d’autres membres de cette même structure qui ont effectué le déplacement sur le Togo.

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