M. Le Floch-Prigent a été extradé vers le Togo, après son interpellation en Côte d'Ivoire la veille. Cependant, il avait quelques jours plus tôt indiqué qu'aune inquiétude ne pèse sur lui du côté du Togo par rapport à cette affaire dans une interview à un média ivoirien. L'interview a été largement reprise par la presse privée togolaise et a fait objet de commentaires dans la capitale togolaise durant la semaine.
Au Togo, son nom est cité comme le cerveau de l'arnaque montée pour la récupération d'une supposée fortune laissée par l'ancien président de la Côte d'Ivoire, feu général Robert Guei.
L'opération aurait été pilotée par l'homme d'affaires togolais Bertin Sow Agba qui a été arrêté et en détention depuis 2011. L'interpellation de Le Floch-Prigent est un développement important dans cette affaire. L'homme d'affaire français est présenté avec Bertin Sow Agba comme les pièces maitresses de l'escroquerie ayant coûté 48 millions de dollars à l'Emirati Abass El Youssef.
Ceci intervient après l'interpellation musclée par les forces de l'ordre, le 1er septembre, de l'ancien ministre de l'Administration territoriale, Pascal Bodjona, jusque-là une personnalité influente du parti au pouvoir et un fidèle du chef de l'Etat togolais. Après dix jours de garde à vue au camp de la gendarmerie, Pascal Bodjona a été soumis à une audition de près de cinq heures à la Justice au terme de laquelle il a été inculpé et placé sous mandat de dépôt.
Dans un récent communiqué, le Procureur de la République a indiqué que l'affaire suit son cours alors qu'une médiation du président de la Commission vérité justice et réconciliation (CVJR), Mgr Nicodème Barrigah, a échoué d'obtenir un règlement à l'amiable sur suggestion de l'Emirati qui entend récupérer ses fonds. L'audition prochaine de Loïk Le Floch-Prigent et sa confrontation avec les autres pièces aux mains des autorités togolaises en présence de l'Emirati Abass Al Youssef sont les phases attendues dans cette affaire.
