Togo: 2025, année de l’application intégrale de la Constitution de la Vè République pour quel consensus interne ?

Afriquinfos Editeur
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Parlement togolais sous la Vè République (photo, DR).

La tenue des Sénatoriales 2025 a été confirmée par le Président Faure E. Gnassingbé lors de son message de vœux du 31 décembre 2024. Projetant une pratique du régime parlementaire «exemplaire au Togo à partir de mai 2025 comme des modèles de l’Ile Maurice, de l’Inde, de l’Allemagne ou encore de la Grande-Bretagne». Au pouvoir depuis le 03 mai 2005, Faure Gnassingbé a convié ses compatriotes «à préparer un avenir meilleur, brandir la fierté d’être Togolais en 2025».

Depuis le 06 mai 2024, le Togo a enterré sa IVè République (régime semi-présidentiel). Les députés issus de la législature 2018-2023 (dominée par le parti UNIR après un boycott des législatives 2018 par l’Opposition) ont adopté une nouvelle Constitution faisant entrer le Togo dans la Vè République. Une Constitution adoptée sans divulgation du texte de base et sans inclusivité, malgré les cris d’orfraie poussés par plusieurs opposants, acteurs de la Société civile. Ou encore des suggestions de diplomates sur le sujet.

Les premières élections sénatoriales initialement prévues le 2 février au Togo, ont été repoussées au 15 février ‘en vue de permettre aux acteurs politiques de mieux s’organiser’, a indiqué un décret présidentiel publié dans la soirée du 27 décembre 2024.

Ce scrutin est l’une des dernières étapes pour la mise en place de la nouvelle Constitution, vivement critiquée par l’Opposition et la Société civile. ‘La date des élections sénatoriales est fixée au samedi 15 février 2025. Le corps électoral est convoqué le samedi 15 février 2025’, précise le décret lu sur les médias d’Etat.

‘La campagne électorale pour les élections sénatoriales du samedi 15 février 2025 est ouverte le jeudi 30 janvier 2025 à 00H. Elle prend fin le jeudi 13 février 2025 à 23H59’, souligne encore le texte.

Le Gouvernement avait repoussé ces sénatoriales, suite à la demande de certains partis politiques de reporter la date de clôture de dépôt des dossiers de candidature. Des ‘poids lourds’ de l’opposition togolaise dont l’ANC (Alliance Nationale pour le Changement), ont annoncé qu’ils vont boycotter ces élections, estimant qu’elles ‘s’inscrivent dans la continuité d’un processus de coup d’Etat constitutionnel en cours’.

Institué par une révision constitutionnelle en décembre 2002, le Sénat n’a jamais été mis en place. Il sera composé de 61 membres au total. 41 des Sénateurs seront élus par les Conseillers régionaux et les Conseillers municipaux, et 20 autres seront désignés par le président du Conseil des ministres, selon une ordonnance publiée dans le journal officiel le 3 décembre 2024.

La nouvelle Constitution qui abolit l’élection du chef de l’Etat au suffrage universel et institue un régime parlementaire, est dénoncée par l’Opposition et la Société civile qui y voient un moyen pour le Président Faure Gnassingbé de se maintenir indéfiniment au pouvoir. L’actuel Chef d’Etat togolais est le Président du parti majoritaire, UNIR, qui a remporté 108 des 113 sièges de députés lors des législatives d’avril 2024.

Faure Gnassingbé dirige ce pays d’Afrique de l’ouest d’environ 8 millions d’habitants depuis le 03 mai 2005, à la suite de son père resté au pouvoir pendant 38 ans (officiellement de 1967 à 2005).

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