Clôture de la phase finale des audiences de la CVJR après plus de 500 dossiers examinés

Afriquinfos Editeur
5 Min de Lecture

Entamées depuis le 6 septembre 2011, ces audiences ont permis d'étudier 508 dossiers dans les 5 régions du Togo.

Les audiences de jeudi ont été consacrées à l'audition de 9 victimes et témoins dont deux en privé sur des droits de réponse relatifs à des cas d'enlèvement et d'assassinat, les violences relatives aux législatives de 1994 et à la présidentielle de 2005, l'arrestation et la détention d'un témoin de l'assassinat de l'opposant Tavio Amorin, leader du Parti Socialiste Panafricain ainsi que la tentative de coup d'Etat de janvier 1993, repoussé très rapidement par les Forces Armées Togolaises (FAT).

La veille, les audiences de treize victimes et témoins dont un à huis clos et un en privé, avaient porté sur des droits de réponse exercée par des représentants d'institutions et des personnalités citées dans différents dossiers, des arrestations et détentions arbitraires ainsi que des agressions physiques et destructions de biens en plus d'autres cas de traitements inhumains et de violation des droits de l'homme.

- Advertisement -

L'audition publique de cinq Togolais de la diaspora le 17 novembre par vidéoconférence depuis la Belgique, l'Allemagne et les Etats-Unis d'Amérique (USA) a éclairé l'assistance sur l'assassinat de Tavio Amorin et les violences électorales de 1993 et 2005.

Un témoin du meurtre du feu Amorin résidant aux USA, a raconté comment il a été persécuté, arrêté et détenu arbitrairement pour avoir ramassé le sac des présumés bourreaux contenant divers objets dont des munitions et leurs pièces d'identité. Des motivations de la tentative de coup d'Etat du 25 janvier 1993 (qui a précédé celle de mars 1993), ont été exposées par M. Massémé Kokouvi Alphonse, ministre de l'Administration territoriale et de la Sécurité dans le premier gouvernement de la transition.

La CVJR a écouté le mercredi 16 novembre, le droit de réponse des Forces Armées Togolaises (FAT) venues présenter leur version sur les violences sociopolitiques et intercommunautaires de 1990 à 2005 notamment à Lomé, Aného et dans le grand Kloto. Elles ont reconnu des dérapages à imputer à certains de leurs éléments dont la responsabilité individuelle doit être engagée sans pour autant impliquer l'institution elle-même.

Le chef traditionnel Togbui Lawson Zankli VIII d'Aného (extrême sud-est) a, quant à lui, dénoncé les actes d'humiliation commis sur sa personne et ses administrés par les éléments des FAT dans les incidents de la présidentielle de 2OO5. Il a déclaré s'être déjà réconcilié avec les FAT et engagé pour le processus de réconciliation pour une paix sincère au Togo.

La commission a étudié en audiences publiques, privées et à huis clos au cours de la phase finale tenue à Lomé du 9 au 17 novembre, 106 dossiers portant notamment sur les événements tragiques de Fréau Jardin en janvier 1993, les violences électorales de la présidentielle de 2005, les disparitions et assassinats de leaders politiques et de citoyens togolais et des abus d'autorité et expropriations foncières.

La commission fait remarquer que malgré le souvenir encore vivace de certains évènements malheureux et des plaies encore vives dans la mémoire collective, certains témoins et victimes recommandent des mesures favorables à la réconciliation et au pardon.

La CVJR exhorte les victimes à ne pas cultiver l'esprit de vengeance et à privilégier le pardon et rappelle qu'elle fera ses recommandations finales à lumière des différentes informations fournies par les différents intervenants.

La commission rappelle que tous les témoignages recueillis dans le total des 20.011 dépositions recueillis entre le 16 septembre et le 17 novembre seront pris en compte qu'ils aient fait l'objet ou non d'audition en audience, et remercie les partenaires techniques et financiers pour leurs apports multiformes au succès de cette phase du processus de réconciliation nationale.