Étiquette : Charles Blé Goudé

Charles Blé Goudé né le 1er février 1972 est un leader politique ivoirien, né à Guibéroua, au centre ouest du pays. Il est actuellement jugé par la Cour pénale internationale pour crimes contre l’humanité qui auraient été commis en Côte d’Ivoire sous la présidence de Laurent Gbagbo.

Créateur des Jeunes Patriotes

Blé a étudié l’anglais à l’Université de Cocody (Cocody est une commune d’Abidjan), où il a commencé sa carrière politique en menant des grèves et des manifestations de la Fédération étudiante de Côte d’Ivoire (FESCI), alliée du FPI dans les années 1990. Il succède à Guillaume Soro comme Secrétaire Général de la FESCI de 1998 à 2000. Il fonde ensuite la Coordination des Jeunes Patriotes en 2001, et le Congrès Panafricain des Jeunes et des Patriotes (COJEP) la même année. À ce moment-là, Blé avait obtenu un diplôme universitaire en anglais, puis a commencé une maîtrise en études de résolution des conflits de l’Université de Manchester, qu’il n’a jamais terminée. Ayant appris la rébellion du 19 septembre 2002, il quitte l’Angleterre pour la Côte d’Ivoire, où il fonde l’Alliance des jeunes patriotes pour le Sursaut national, qu’il dirige avec Serge Kuyo, une organisation qu’il décrit comme un groupe de pression. Il est largement connu et désigné sous le nom de «général de rue» en raison de sa capacité à enflammer les foules.

Résistance nationaliste

Blé a joué un rôle important dans la politique ivoirienne en tant que partisan des idées et des politiques de Laurent Gbagbo. Il a organisé des manifestations et des manifestations en soutien à l’ancien président et pour protester contre la rébellion dans le nord de la Côte d’Ivoire. Il a également apporté son soutien à la police.

2004 : la guerre civile reprend

Début 2004, Blé a appelé à l’expulsion des troupes françaises de maintien de la paix de Côte d’Ivoire, et en juin, il a organisé un sit-in devant le siège du 43e bataillon français d’infanterie de marine à Port-Bouët à Abidjan.

Début novembre 2004, après l’échec effectif de l’accord de paix suite au refus des rebelles de désarmer, Laurent Gbagbo a ordonné des frappes aériennes contre les rebelles. Au cours d’une de ces frappes aériennes à Bouaké, une base française (dans une école) a été prise pour cible et des soldats français ont été touchés et neuf d’entre eux ont été tués, ainsi qu’un travailleur d’une ONG américaine; le gouvernement ivoirien a affirmé qu’il s’agissait d’une erreur et a ordonné l’ouverture d’une enquête, mais les Français ont affirmé qu’il s’agissait d’une attaque délibérée. Ils ont réagi en détruisant la plupart des avions militaires ivoiriens et de violentes émeutes de représailles contre les Français et ceux qui étaient perçus comme français ont éclaté à Abidjan.

Au cours de la semaine du 31 octobre au 5 novembre 2004, Blé et ses supporters ont intensifié leur recrutement de supporters. Le 6 novembre, au milieu d’une recrudescence de la propagande anti-occidentale de la Radio Télévision Ivoirienne contrôlée par le gouvernement et de journaux tels que Le Courrier d’Abidjan, les Jeunes Patriotes sont sortis dans la rue, attaquant des cibles qui, selon eux, soutenaient les intérêts européens, en particulier l’armée française et les civils. Les tentatives de ces groupes nationalistes de s’emparer de l’aéroport et du centre-ville, occupés par l’armée française, ont échoué. Blé, affirmant que l’armée française tentait un coup d’État contre le gouvernement ivoirien, a exhorté ses partisans à encercler l’aéroport d’Abidjan et à former une chaîne humaine autour de la résidence du président Gbagbo, près de l’hôtel Ivoire. Dans les manifestations qui ont suivi les attaques contre les Français et autres expatriés internationaux vivant en Côte d’Ivoire, la violence s’est intensifiée et a abouti à une évacuation menée par les Français de nombreux expatriés civils du pays. De nombreux rapports ont fait état de agressions de ressortissants blancs (Européens et Libanais) et de femmes violées par la milice.

Événements de janvier 2006

Le 16 janvier 2006, les Jeunes patriotes de Blé ont participé à des manifestations contre les Nations Unies et, dans un incident, au moins quatre ont été tués après des tirs prétendument du camp des Casques bleus. La crise a commencé après que les médiateurs de l’ONU ont demandé la dissolution de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire et la fin du mandat de Gbagbo.

Au cours des jours qui ont suivi, deux mille jeunes se sont affrontés avec les Casques bleus de l’ONU. Les Jeunes Patriotes se sont rendus dans les bureaux de la chaîne de télévision publique ivoirienne RTI et ont diffusé à plusieurs reprises des messages pour encourager les manifestations contre l’ONU à Daloa, ainsi que contre l’armée française. Ils auraient également saccagé une station de radio communautaire, Radio Tchrato-Daloa, qui avait refusé de les laisser entrer, ainsi qu’assiégé une base de l’ONU et l’ambassade de France pendant deux jours, jusqu’au 20 janvier, Blé les a appelés à rentrer chez eux et  » nettoyer les rues « . Il a été célèbre pour avoir dit « Chacun son blanc » (« à chacun son homme blanc »).

Processus de paix ivoirien

Après 2006, Blé a continué à jouer un rôle de premier plan dans la politique nationaliste. Ses conflits publics avec d’autres nationalistes et membres du FPI de Laurent Gbagbo, ainsi que les attaques continues contre les partisans de l’opposition par les jeunes patriotes, l’ont gardé sous les yeux du public.

En mai 2007, Blé a accepté le titre gouvernemental d ‘«ambassadeur ivoirien pour la paix» et a voyagé à travers le pays pour prêcher la réconciliation. Blé a déclaré qu’il se modelait sur Kwame Nkrumah, Patrice Lumumba et Thomas Sankara.

Au cours des deux années qui ont précédé l’élection présidentielle sous surveillance souvent retardée (par le FPI) des Nations Unies, Blé a fait campagne et organisé pour Laurent Gbagbo, à la fois en tant que chef de la section jeunesse du FPI et en tant que proche conseiller de la Première Dame Simone Gbagbo, et à la tête du COJEP. 

Événements 2010 et 2011

En 2010, Blé a été nommé ministre des Sports et de la Jeunesse par le gouvernement de Laurent Gbagbo. Il a recruté quelque 5 000 jeunes pro-Gbagbo dans l’armée ivoirienne et après seulement quatre semaines de formation, les armant avec des AK47 et les expulsant dans les rues de la Côte d’Ivoire.

2013 : Début de fin

Blé a été arrêté le 17 janvier 2013 au Ghana, en vertu d’un mandat d’arrêt du CPI, par des membres de la police ghanéenne accompagnés d’agents d’Interpol, et remis aux autorités ghanéennes; il a été transporté par avion à Abidjan le lendemain. Il a comparu devant la Haute Cour d’Abidjan le 21 janvier 2013 et a été inculpé de crimes de guerre, d’assassinats, d’atteinte à la sécurité de l’État et de vol de biens de l’État. Il a été placé en détention provisoire.

2014 à aujourd’hui : Cour pénale internationale

Le 22 mars 2014, la Côte d’Ivoire a extradé Blé vers la Cour pénale internationale de La Haye pour faire face à des accusations de crimes contre l’humanité. Son cas a été combiné avec celui de Laurent Gbagbo ; leur procès s’est ouvert le 28 janvier 2016. Le 15 janvier 2019, Gbagbo et Goudé ont été acquittés par la CPI et leur libération a été ordonnée.

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