Le temps est venu de mettre en œuvre le plan de paix Annan

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Deux dates butoirs approchent, proposées par l'ancien secrétaire général des Nations unies et envoyé spécial conjoint de l'ONU et de la Ligue arabe pour la Syrie, Kofi Annan: le retrait des troupes gouvernementales des villes et villages avant le 10 avril, et un cessez-le-feu général avant le 12 avril.

La communauté internationale attend avec impatience de voir un tournant décisif dans la crise syrienne ; en d'autres termes, elle espère que le gouvernement syrien et l'opposition vont honorer leur promesse de mettre en œuvre les propositions de sortie de crise de M. Annan, qui sont censées constituer la première étape d'une éventuelle solution politique.

 Pour le moment, le plan de paix de M. Annan est le seul à avoir été largement accepté par la communauté internationale, y compris le monde occidental et les pays arabes.

 Ce plan de paix a fait renaître l'espoir d'assister à un règlement de la crise qui dure depuis plus d'un an en Syrie.

 La semaine dernière, le Conseil de sécurité de l'ONU a publié une déclaration exhortant toutes les parties en présence en Syrie à honorer leurs engagements.

Bien que le gouvernement syrien et l'opposition aient tous deux exprimé leur adhésion à la proposition de Kofi Annan, il est encore difficile de dire de quelle manière la situation va évoluer. D'un côté, des progrès ont été signalés. Réaffirmant leur engagement à mettre en œuvre le plan Annan, l'Armée syrienne libre (FSA, une faction rebelle), qui rassemble essentiellement des dissidents issus de l'armée, a annoncé un cessez-le d'ici le 10 avril, deux jours avant la date limite proposée par M. Annan.

 D'un autre côté, il y a aussi eu des revers.

 Par exemple, une recrudescence de la violence a été constatée au cours des derniers jours, et des dizaines de tueries ont été signalées chaque jour dans le sud et le nord du pays, ainsi que dans la banlieue de la capitale Damas.

 Par ailleurs, le gouvernement syrien a exigé une garantie écrite que les groupes armés honoreront eux aussi leurs engagements en même temps que le gouvernement, une demande qui a été rejetée par la FSA.

 Tous ces facteurs pourraient rendre difficile la mise en œuvre du plan Annan, voire, dans le pire cas de figure, mener à l'abandon pur et simple de l'ensemble du plan.

 Il est reconnu par tous que la crise syrienne est trop complexe pour être résolue en un instant. La priorité actuelle consiste à mettre immédiatement fin aux hostilités, aux meurtres et à la violence.

Par conséquent, l'établissement d'un cessez-le-feu revêt une extrême importance, et constitue la condition de possibilité d'un futur règlement politique de la crise. Comme M. Annan lui-même l'a indiqué, le cessez-le-feu n'est pas seulement une question technique, il s'agit également d'un message politique fort.

 Pendant longtemps, la communauté internationale a été divisée quant au type de solution à mettre en œuvre  pour répondre à la crise syrienne, mais les efforts de Kofi Annan ont été unanimement salués.

Il n'a pas été facile pour la majorité de la communauté internationale de s'entendre sur la proposition de Kofi Annan. Par conséquent, les différentes parties en présence en Syrie devraient saisir cette précieuse opportunité de rétablir la paix, et répondre de manière positive au plan Annan.

La poursuite du dialogue politique est la seule méthode susceptible de résoudre la crise syrienne.

Même en Occident, on est de plus en plus favorable à un dialogue politique et à un "atterrissage en douceur", après avoir tiré les dures leçons de l'Irak et de la Libye, où la violence est toujours omniprésente en dépit de l'intervention militaire étrangère.

 En tout cas, il est grand temps pour toutes les parties en présence en Syrie de mettre fin à la violence, de prendre des mesures concrètes pour adopter le plan de paix Annan et de s'engager dans un processus de dialogue politique, afin de résoudre la crise le plus vite possible.