Alexander Songorwa, directeur du département de la faune et de la flore au sein du ministère des Ressources naturelles et du Tourisme, a confirmé cette information, tout en se refusant à préciser la nature des conditions requises. Il est cependant notoire qu'une des conditions concernait le contrôle du braconnage, une pratique qui se développe de plus en plus dans le pays.
Les réserves tanzaniennes d'ivoire s'élèvent au total à 137.229,2 kilos, dont 101.005 kilos peuvent être vendus. La valeur totale des exportations prévues a été estimée à plus de 55,5 millions de dollars américains. Lazaro Nyalandu, vice-ministre des Ressources naturelles et du Tourisme, a indiqué en octobre que le pays avait de nouveau déposé une demande, en vue de la vente de ses stocks d'ivoire, auprès des autorités chargées de faire appliquer la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction (CITES).
Dans sa dernière demande, la Tanzanie proposait d'exclure des stocks d'ivoire à vendre les pièces saisies aux braconniers ou provenant de toute origine douteuse. La demande de la Tanzanie devait faire l'objet d'une discussion en mars prochain pendant la conférence de la CITES qui aura lieu à Bangkok en Thaïlande. C'est la deuxième fois en deux ans que la Tanzanie cherche à obtenir l'aval de la communauté internationale pour l'exportation de son ivoire. Selon les autorités, les fonds collectés grâce à la vente de l'ivoire seraient consacrés à la sauvegarde des éléphants et à des projets de développement pour les communautés vivant dans les zones d'habitat des pachydermes. En 2010, les autorités tanzaniennes avaient demandé l'autorisation de vendre 90 tonnes d'ivoire, d'une valeur estimée à l'époque à 20 millions de dollars américains, mais la demande avait été rejetée par les instances de la CITES. Des défenseurs de la faune sauvage, tant en Tanzanie qu'au niveau international, ont protesté contre ces tentatives des autorités tanzaniennes de vendre les stocks d'ivoire. Selon eux, les ventes pourraient constituer une incitation au braconnage dans le pays.