Syrie : L’ONU appelée à renforcer les moyens de ses observateurs pour garantir la pleine application du plan Annan (SYNTHESE)

Afriquinfos Editeur
4 Min de Lecture

Convoquée à l'initiative de la France, cette réunion ministérielle, à laquelle ont pris part une douzaine de chefs de la diplomatie, intervient deux jours après une session de fonctionnaires du groupe de travail (57 Etats et organisations) sur le suivi des sanctions imposées à Damas, prises hors du cadre onusien.

"Nous encouragerons le Conseil de sécurité à déployer, dès que possible, une mission d'observateurs robuste et crédible : plusieurs centaines d'hommes qui doivent avoir les moyens terrestres et aériens de juger clairement de l'effectivité de la mise en oeuvre du plan Annan", a déclaré le ministre français des Affaires étrangères Alain Juppé, dans une intervention à cette réunion.

"Le secrétaire général des Nations Unies comme son envoyé spécial soulignent à raison que la liberté de mouvement de cette mission ne doit souffrir d'aucune entrave. Il est capital que les + bérets bleus+ disposent de tous les moyens nécessaires à l’accomplissement de leur mission", a poursuivi M. Juppé.

"Le plan Annan, c'est l'assurance de la paix et de la liberté. Son échec, c'est le chemin vers la guerre civile, voire régionale", a relevé M. Juppé, faisant remarquer aussi que ce plan "ne se limite pas à un cessez-le-feu".

Celui-ci "constitue un plan global dont tous les éléments sont indissociables et qui doit aboutir à la mise en place d'une transition politique au terme de laquelle le peuple syrien pourra choisir librement son destin", a-t-il ajouté.

"Nous ne pouvons pas attendre, le temps est compté. Il faut que les observateurs soient vite déployés et puissent agir sans entrave", a-t-il affirmé. "Si ce n'était pas le cas nous devrions examiner quelles autres options s'ouvrent au Conseil de sécurité et à la communauté internationale".

"Si le plan Annan ne peut se mettre en place de manière efficace, alors nous envisagerons d'autres options", a déclaré M. Juppé à l'issue de la réunion. "Nous avons décidé de faire en sorte que le Conseil de sécurité examine d'autres options", a-t-il ajouté.

Aux termes de la résolution votée samedi dernier au Conseil de sécurité de l'ONU, la mission de surveillance du cessez-le-feu entré en vigueur il y a une semaine devrait comprendre 250 observateurs. Mais ces effectifs sont jugés insuffisants, notamment par le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, qui espère les faire passer à 300. La France estime qu'il en faudrait 300 à 400.

La secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton, présente à cette réunion, a pour sa part proposé d'adopter des "mesures plus sévères" contre Damas pour obtenir le respect du plan Annan, avec une résolution du Conseil de sécurité de l'ONU prévoyant des sanctions et un embargo sur les armes.

"Nous devons nous orienter vigoureusement vers le Conseil de sécurité (de l'ONU) en vue d'une résolution (…) prévoyant des sanctions, une interdiction de voyage, des sanctions financières, un embargo sur les armes", a-t-elle déclaré dans un discours lors de la réunion.

Le plan de paix pour la Syrie, en six points, élaboré par Kofi Annan, envoyé spécial de l'ONU et de la Ligue arabe, vie à mettre fin aux violences éclatées il y a 13 mois dans le pays.