C'est le cas de l'habitat naturel des gorilles des montagnes qui se trouve actuellement dans la zone de combats entre les FARDC et les mutins de M23, ainsi que plusieurs autres espèces animales rares du Parc national des Virunga qui est transformé en champs de bataille ou en camp d'entrainement.
Selon des responsables de l'Institut congolais pour la Conservation de la Nature (ICCN), les mutins du M23 se servent de ces espèces comme nourriture.
"Pourtant, toutes ces espèces sont protégées", a déclaré mercredi un responsable de l'ICCN à Goma.
"Les camps militaires ou les sites touristiques, la population, les environnementalistes,..ont du mal à se refaire l'image de ce site de Bukima, à une dizaine des kilomètres de la localité de Rumangabo, territoire de Rutshuru (70 km au nord de Goma). Bukima, habitation des gorilles de montagne, espèces protégées par les gardes parc de l'ICCN, n'est aujourd'hui en l'espace de trois mois, que l'ombre de lui-même.", a déclaré le responsable de l'ICCN.
L'un des sites touristiques, très prisé par les touristes et considéré comme site du patrimoine mondial de l'Unesco, la parc national des Virunga est devenu aujourd'hui un refuge des forces du mouvement rebelle M23.
Selon des organisations non gouvernementales de la défense de l'environnement présentes à Goma, le mouvement du M23, désormais qualifié comme une force négative par le gouvernement congolais, a érigé un centre de formation militaire en plein parc national des Virunga, sur une zone fréquentée par des espèces animales telles que des gorilles, des phacochères, des paon.
"Une importante base des forces du M23 se trouve sur les collines entre les arbustes qui constitue l'essentiel de la forêt, habitation privilégiée des dizaines de familles de gorilles de montagnes, une espèce rare que l'on ne trouve nulle part au monde que dans l'est de la RD Congo", a déclaré M. Paul Botelo de l'ICCN.
"Ils s'en servent comme nourriture, quand ils n'ont pas à manger", ont indiqué de nombreux jeunes ayant réussis de fuir le camp de Bukima, ajoutant que les gorilles ou les chimpanzés, tués sont grillés par morceau avant d'être consommés.
La recrudescence des affrontements armés entre l'armée et le M23, les mouvements incessants des troupes dans cette ligne de front, ont contraint ses espèces, pourtant celles hyper protégées par l'ICCN, de se réfugier vers d'autres lieux censés être sécurisés.
"Les animaux prennent la direction des forêts rwandaises et d' autres errent entre les collines des forêts congolaises", a expliqué un des gardes parcs sur cet axe.
La plupart de localités tenues par le M23 se trouvent en pleine forêt à la limite entre le Parc national des Virunga (Pnvi) et la chefferie de Bwisha et celle de Bwito (terriotoire de Rutshuru).
Abritant de milliers d'espèces, ces sites attrayants pour les touristes, sont devenus attractifs pour les hommes armés. Ils font désormais régner terreur en s'attaquant aux occupants. Sans aucun respect de la faune et de la flore que regorge ce patrimoine mondiale de l'humanité, le plus vieux parc d'Afrique, crée en 1925.
C'est difficile de parler encore du tourisme. Aucun touriste ne peut s'y aventurier, aucun agence de tourisme, ne peut y envoyer ses clients. Même l'ICCN n'y est plus présent. Tout le monde redoute, la reprise du braconnage à grande échelle.
"Pourtant, nous avions déjà connu des avancées notables dans la lutte contre le braconnage et la déforestation", a regretté l'un des responsables de l'ICCN dand le Nord-Kivu.
Ces dernières années, avec l'appui de la communauté internationale, cette institution a réussi à asseoir une politique de protection de la faune et de la flore du Pnvi. La reprise de la guerre, qui se concentre plus dans les localités de Rutshuru, dans le sud du parc, risque de fondre tous ses efforts consentis par le gouvernement et ses partenaires, les bombes ne faisant guère la distinction entre les hommes et les animaux.