Les statistiques révélées par le ministère de la Santé publique suite à la quatrième enquête démographique et de santé (EDS) publiée fin 2011 se focalisent sur la tranche d’âge de 15 à 49 ans, pour les deux sexes. "Les résultats montrent qu’au niveau national la prévalence globale (hommes et femmes de 15-49 ans) est de 4,3%", souligne le rapport obtenu mardi par Xinhua.
Après la République centrafricaine (RCA) à 6,3% et le Gabon à 5,9%, le Cameroun s'inscrivait jusqu'à ces nouveaux chiffres parmi les taux de prévalence les plus élevés du Vih en Afrique centrale, devant le Congo et le Tchad à 3,5% tous les deux, y compris le Nigeria voisin (issu pour sa part de l'Afrique l'Ouest) qui compte une population de plus de 150 millions d’habitants.
Les performances indiquées sont attribuées à une diversité de paramètres. "Ces résultats ont été obtenus grâce à la sensibilisation et le caractère multisectoriel de la lutte contre le Sida, la prise de conscience de la part des Camerounais et l'implication personnelle du chef de l'Etat", a déclaré à Xinhua une source interne du Groupe technique central du Comité national de lutte contre le Sida.
Outre les fonds propres dont les montants ne sont pas révélés, le pays bénéficie de financements d'organisations internationales à l'instar du Fonds mondial de lutte le Sida, la tuberculose et la paludisme qui par exemple alloue environ 64 milliards de francs CFA (128 millions USD) pour la période 2012-2017, l'Organisation mondiale de la santé (OMS), l'Onusida.
Des puissances mondiales sont aussi recensées. C'est le cas des Etats-Unis qui ont octroyé 10 millions USD (4,7 milliards de francs CFA) en 2011, en faveur du Plan stratégique national de lutte contre le Sida, en particulier pour la réduction de la transmission mère-enfant.
Le Cameroun fait partie d'une de 20 pays prioritaires récemment dressée par les Nations Unies dans le monde dans la lutte contre cette pandémie. 120.000 malades sur un total de 570.000 personnes vivant avec le Vih sont sous antirétroviraux pour un coût global de 12 milliards de francs CFA (24 millions USD), a annoncé fin 2011 le ministre de la Santé publique, André Mama Fouda.
Mais, la baisse déclarée trahit une persistance des tendances contrastées en matière de genre. "Depuis 2004, la proportion de séropositifs a davantage diminué chez les hommes que chez les femmes et, en 2011, la prévalence du Vih est près de deux fois plus élevée chez les femmes que chez les hommes : 5,6% des femmes sont séropositives, contre 2,9% des hommes ", note le rapport.
